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2 août 1943. Sa vedette coulé par les Japonais, John Kennedy sauve héroïquement son équipage.

dimanche 2 août 2015

Le futur président des États-Unis prend des risques insensés en nageant d’ile en ile dans les eaux du Pacifique.

Au cours de l’été 1943, Kennedy est en train de naviguer autour des îles Salomon, non pas à bord d’un yacht avec Marilyn à son bras, mais sur la vedette lance-torpilles PT-109, dont il assure le commandement. Deux ans auparavant, il s’est engagé dans la marine américaine pour combattre les Japonais. Le 1er août 1943, quinze vedettes, dont la sienne, reçoivent l’ordre d’intercepter et de couler un convoi de destroyers japonais traversant le détroit de Blackett. Sur place, les marins américains s’avèrent plus que minables, ils tirent trente torpilles dont aucune n’atteint sa cible. Les vedettes reçoivent l’ordre de retourner à leur base, sauf celle de Kennedy et deux autres qui possèdent encore des torpilles. Il fait une nuit d’encre. On n’y voit pas plus que dans l’anus d’une personne de couleur...

Cinq kilomètres à la nage

Vers 2h30, Kennedy et ses hommes voient surgir hors des ténèbres une énorme masse. Pas le temps de commander des sushis, et encore moins d’armer une torpille que déjà le destroyer Amagiri découpe la minuscule vedette comme une tranche de thon rouge. Le choc envoie Kennedy valdinguer dans le cockpit. Lui qui souffre déjà du dos ! Deux membres de l’équipage meurent dans la collision, les autres sont seulement projetés dans l’eau. Ils parviennent à remonter à bord du PT-109, réduit à l’état d’épave. Certains sont blessés, d’autres intoxiqués par la fumée. Personne n’ose tirer une fusée éclairante pour demander des secours par peur d’attirer les Japonais qui occupent les îles voisines.

Après une rapide leçon de nage libre par Yannick Agnel, les survivants décident de quitter l’épave pour rallier un îlot désert situé à 5 kilomètres de là. John, qui a appartenu à l’équipe de natation de Harvard, hale l’un de ses hommes blessé en tenant sa ceinture entre les dents. Quel héros ! Deux autres marins ne sachant pas nager sont ficelés sur une planche tirée par les sept autres. Après plusieurs heures d’efforts, ils atteignent enfin l’îlot. Désappointé de ne pas être accueilli par Pamela Anderson, John repart à la nage vers le passage de Ferguson, souvent emprunté par les navires américains, pour attirer l’attention de l’un d’eux. Il entame un formidable marathon natatoire, progressant d’île en île, de récif en récif. Pour finir, il atteint enfin le passage, mais, comme soeur Anne, il ne voit rien venir car, cette nuit-là, la marine américaine n’est pas de sortie. Dépité, John rebrousse chemin. Le retour est un calvaire, à plusieurs reprises des courants manquent de le noyer. Il finit cependant par rejoindre son équipage, mort de chez mort. Il dort toute la journée.

Indigènes en canoë

Impossible de rester plus longtemps sur cet îlot où l’eau manque. Les marins nagent jusqu’à l’île Olasana, sur laquelle ils dénichent des noix de coco, mais leurs estomacs habitués aux burgers ne les supportent pas. Surtout, ils ne trouvent pas d’eau, n’osant guère pénétrer à l’intérieur des terres par crainte des patrouilles japonaises. Après une nuit glacée, John et un certain Ross nagent jusqu’à l’île suivante, l’île Naru. Sur la plage, ils tombent sur Copé trop occupé à cacher le trésor de l’UMP dans le sable pour s’occuper d’eux... Finalement, les deux hommes, trouvent une boîte pleine de bonbons japonais et, un peu plus loin, de l’eau en conserve. Ils découvrent même un canot caché dans les buissons.

Au moment de repartir, John et Ross aperçoivent deux indigènes en canoë. Amis ? Ennemis ? Ils prennent le risque d’attirer leur attention, mais ceux-ci s’enfuient. C’est un coup dur, mais un héros n’abandonne jamais. Avec l’embarcation trouvée dans les buissons, Kennedy retourne guetter des navires amis dans le passage de Ferguson. Une fois de plus, il fait chou blanc. Il n’a plus qu’à apporter les bonbons et l’eau à ses compagnons d’infortune qui l’attendent sur l’île d’Olasana.

Message sur une noix de coco

Bonne surprise, il trouve son équipage en grande conversation avec les deux indigènes vus la veille. En fait, ceux-ci servent d’éclaireurs aux forces alliées. Le lendemain, le 6 août, les deux hommes s’en vont en emportant un message de Kennedy gravé sur une noix de coco pour demander du secours. Ce qui n’empêche pas le capitaine courageux de repartir une fois de plus avec Ross pour se poster dans le passage de Ferguson. La mer est grosse. Ils doivent se battre contre les vagues pour ne pas périr noyés. Finalement, le lendemain matin, le 7 août, huit natifs des îles Salomon apparaissent sur l’île des naufragés avec de la nourriture et les instructions du lieutenant Reginald Evans ordonnant à Kennedy de venir le retrouver sur l’île de Gomu. Les deux hommes n’ont plus qu’à planifier le sauvetage de l’équipage du PT-109, au nez et à la barbe des Japonais.

Le 8 août à l’aube, Kennedy est de retour sur l’île d’Olasana, à bord d’une navette lance-torpilles. Ses hommes sont embarqués et amenés sur la base américaine de Rendova. Mission accomplie. Super-Kennedy est décoré de la médaille Purple Heart. Le play-boy est devenu un héros. Son papa en fera un président, dont la première décision sera de renforcer l’interventionnisme américain au Vietnam. Quel héros !


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