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5 décembre 1637. Un orage pousse Louis XIII dans le lit d’Anne d’Autriche où ils conçoivent Louis XIV

vendredi 5 décembre 2014

Après 22 ans d’un mariage stérile, c’est un miracle qui pousse le roi et la reine à faire la bête à deux dos

C’est incompréhensible ! Comment peut-on avoir la libido d’un poisson rouge quand on est le fils du Vert-Galant (Henri IV) et le père de Louis XIV ? C’est pourtant le cas de ce pauvre Louis XIII. Vingt-deux ans après son mariage avec Anne d’Autriche, il n’a toujours pas d’héritier. La France est inquiète. Il faut un dauphin. Avant de se fâcher avec la reine, Louis XIII a pourtant rempli plusieurs fois son devoir royal, mais par quatre fois Anne d’Autriche a avorté. Depuis quelques années, elle a beau se traîner dans toutes les églises de Paris pour implorer le Seigneur de ramener le roi dans sa couche. Rien n’y fait. Et elle a déjà 36 ans ! Les conseils de Karine Le Marchand sont tous tombés à l’eau...

En effet, cela fait treize ans que le roi la délaisse, préférant courir le cerf dans ses forêts plutôt que de sonner l’hallali dans le lit de la reine. Il faudrait donc un miracle pour voir Anne d’Autriche enfanter. Ou alors que Rachida lui livre son secret... Bref, Louis XIV n’aurait jamais régné si un miracle n’était pas survenu le 5 décembre 1637. Ce jour-là, à la surprise de toute la cour, le roi et la reine jouent à "Papa, maman, touche-moi la zigounette", au Louvre. Pour en arriver là, il a fallu un étrange concours de circonstances, certainement d’origine divine. Le matin, après avoir séjourné plusieurs jours dans son petit château de Versailles, Louis XIII se met en route pour son palais de Saint-Maur. Le temps est horrible. Les nuages roulent furibards dans le ciel. Le cortège royal traverse Paris, snobe le Louvre de la reine. Le roi préfère faire une halte au monastère de la Visitation, rue Saint-Antoine, pour saluer Louise Angélique Motier de La Fayette, 19 ans.

Un amour désintéressé

C’est le petit rayon de soleil de Louis, celle qu’il aime d’un amour tendre et chaste. Ils se sont rencontrés deux ans auparavant lors de sa présentation à la cour. Elle était douce, timide et ravissante. Aussitôt, leurs coeurs se sont accordés. Louise Angélique aime son Loulou d’un amour désintéressé. Elle a même refusé au sombre cardinal de Richelieu de l’espionner. Cette attirance mutuelle effraie néanmoins la douce jeune fille, à qui Brigitte Lahaie sur RMC a conseillé de ne plus fréquenter un homme marié. Pour échapper à la tentation, elle décide de se faire nonne. Louis tente de la retenir, en vain. En mai 1637, Mlle de La Fayette entre comme novice au couvent de la Visitation. Dans son couvent, la bonne petite ne cesse de prier pour la réconciliation du couple royal et la naissance d’un rejeton.

Régulièrement, Louis XIII lui rend visite. En passant par Paris, ce jour-là, il décide de la saluer, espérant toujours la convaincre de revenir à la cour. Les voilà, de part et d’autre de la grille isolant les novices. Ils échangent quelques douces paroles. Mais déjà l’entourage du roi le presse de partir, car l’orage gronde. Les éclairs zèbrent le ciel parisien. Des hallebardes se mettent à tomber. Impossible de poursuivre la route jusqu’à Saint-Maur. Monsieur de Guitaut, capitaine des gardes, convainc son maître que la meilleure des choses à faire est de se replier sur le Louvre. Mais la reine ? Tant pis pour la reine, on ne lui demandera pas son avis. Il n’y avait pourtant pas d’inquiétude à se faire, car celle-ci accueille agréablement son royal époux, lui offrant de partager sa table.

La reine est enfin grosse

Après le souper qui se déroule agréablement, Louis XIII suit son épouse dans sa chambre. La décence nous interdit de poursuivre notre récit, mais sachez qu’une zigounette royale, même mollassonne, peut remplir son office quand le destin de la France en dépend. D’autant qu’au même moment Louise Angélique de La Fayette et toutes les nonnes de la Visitation sont en train de prier pour la conception d’un héritier royal. Apparemment, ça marche, puisque deux mois plus tard, le 30 janvier 1638, la gazette de Théophraste Renaudot annonce "l’espérance conçue d’une très heureuse nouvelle". La reine est enfin grosse du futur Louis XIV ! La France soupire de soulagement. Et quand la délivrance s’annonce, fin août, les prières publiques se multiplient dans la capitale pour soutenir la parturiente royale de 37 ans, l’âge d’être grand-mère à l’époque.

Le dimanche 5 septembre 1638, Anne d’Autriche met au monde Louis XIV, au château de Saint-Germain-en-Laye. Il est baptisé Louis comme papa, et Dieudonné pour remercier Dieu. Le peuple est ravi de voir ses voeux exaucés. Fou de joie, le nouveau papa fait chanter un Te Deum à Saint-Germain à 13 heures le jour même de la naissance, et un deuxième dès le lendemain matin à Notre-Dame de Paris en présence du clergé de la capitale, du corps de la ville et de tous les magistrats. Le soir même, il fait tirer le canon à Paris, les échevins font allumer de multiples feux de joie, les cloches des églises sonnent à toute volée. Le vin coule à flots dans les fontaines publiques. Le lundi est jour chômé avec processions, prières publiques, exposition du Saint-Sacrement. La municipalité offre un feu d’artifice. Le mardi, bis repetita, et le mercredi, ter repetita. "Jamais aucun peuple, dans aucune occasion, n’a montré plus d’allégresse", note Hugo Grotius, un juriste hollandais de passage à Paris.

À deux jours, il donne sa première audience

Le futur Louis XIV, on ne l’a pas assez dit, est un enfant surdoué, puisqu’à l’âge de deux jours il donne ses premières audiences. Plusieurs délégations viennent le complimenter. Le roi est le plus fier des papas, lui qui doutait de ses capacités. À l’ambassadeur de Venise à qui il présente son fiston, il déclare : "Voici un effet miraculeux de la grâce du Seigneur Dieu, car c’est bien ainsi qu’il faut appeler un si bel enfant après mes vingt-deux années de mariage et les quatre malheureux avortements de mon épouse." Il écrit également un billet plein d’enthousiasme à sa tendre Louise Angélique de La Fayette. Le souverain fêtera la naissance en remettant son épouse enceinte trois mois plus tard.

Anne d’Autriche, désireuse de tout connaître de son rejeton, consulte plusieurs astronomes-astrologues et autres savants. Le dominicain philosophe Thomas Campanella note le 1er janvier 1639 : "Le dauphin, comme le soleil, par sa chaleur et sa lumière, fera le bonheur de la France et des amis de la France. Déjà, il terre sa neuvième nourrice : elles le fuient toutes, parce qu’il maltraite leurs mamelles." D’autres fouillent parmi les ancêtres du nourrisson pour y trouver des visages exemplaires. C’est ainsi qu’apparaissent Rurik le Viking, Frédéric Barberousse, Charles Quint, Jean de Médicis, Charles le Téméraire, et même le Cid, dont il descendrait "1 575 fois" !

Au petit jeu de passer en revue tous les ancêtres de Louis XIV, on s’aperçoit que dans les veines du plus grand roi français coule surtout du sang étranger. Ô horreur ! Un généalogiste a recensé les 512 ancêtres du roi à la dixième génération. Il y a 43 Allemands, 13 Autrichiens, 36 Slaves, 35 Anglais, 8 Lorrains, 5 Savoyards, 133 Espagnols, 50 Portugais, 41 Italiens et seulement 145 Français.

ÉCOUTEZ la belle chanson à danser célébrant la naissance de Louis XIV :

C’est ég1989 - Record du monde pour le TGV Atlantique avec 482,4 km/h.

1976 - Jacques Chirac fonde le RPR.

1955 - Martin Luther King entame la lutte contre la ségrégation raciale.

1946 - La ville de New York est choisie comme siège permanent des Nations unies.

1942- Sortie du film Les visiteurs du soir de Marcel Carné, avec Arletty.

1933 - Fin officielle de la prohibition aux États-Unis.

1931 - Première représentation de la pièce Fanny de Pagnol.

1926 - Décès de Claude Monet à 86 ans.

1876 - Des centaines de personnes meurent dans l’incendie d’un théâtre de Brooklyn.

1830 - Première représentation de la Symphonie fantastique de Berlioz.

1791- Décès de Wolfgang Amadeus Mozart à 34 ans.

1484 - Le pape Innocent VIII lance « la chasse aux sorcières ».

1360 - À Compiègne, le roi Jean II crée une nouvelle monnaie, le franc
alement arrivé un 5 décembre


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