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7 astuces pour apprendre une langue étrangère en une semaine

vendredi 28 août 2015

Est-il absolument nécessaire de voyager pour apprendre une langue étrangère ? Les jumeaux polyglottes se sont lancé le défi d’apprendre une langue en seulement une semaine à Berlin, la ville où ils résident. Quelles leçons pouvons-nous en tirer ?

Qu’est-il possible de faire en une semaine ? Si vous deviez vous fixer un but à atteindre en seulement sept jours, quelles seraient vos ambitions ? Toutes ces questions, les jumeaux Matthew et Michael se les sont posées lorsqu’ils ont décidé d’apprendre le turc en une semaine. Pour ça, ils ont d’abord voulu s’éloigner du tumulte de la vie quotidienne afin de se consacrer à l’apprentissage huit heures par jour. Voici quelques observations que j’ai pu faire au contact de ces deux multilingues hors-pair.

1. Donnez-vous des raisons d’apprendre

La leçon : déterminez clairement vos buts dès le départ et tracez l’itinéraire censé vous conduire à leur réalisation.

Les jumeaux se sont donné sept jours pour apprendre et pouvoir ajouter une langue à leur répertoire. Il ne leur restait ensuite plus qu’à décider laquelle choisir. Le choix du turc s’est imposé naturellement : environ 300 000 Turcs vivent dans la capitale allemande, et les magasins, dans les quartiers de Neukölln et Kreuzberg, sont dotés d’enseignes rédigées en turc. Il est donc important de connaître et de comprendre un minimum la langue si l’on veut réellement se fondre dans cet environnement.

2. Accrochez-vous

La leçon : plongez-vous dès le début dans la langue que vous apprenez en collant des pense-bêtes dans toutes les pièces de votre appartement : sur les objets, les portes, les murs. Vous créerez et renforcerez ainsi des associations de mots au quotidien sans même y penser.

La première étape a été, pour les jumeaux, de tapisser leur appartement de pense-bêtes. Cette procédure ressemblait presque à une cérémonie, les deux frères feuilletant leur dictionnaire pour trouver les noms correspondant en turc et les coucher ensuite sur le papier. En l’espace d’environ une heure, il était devenu impossible de faire quoique ce soit, ne serait-ce qu’un café ou éteindre la lumière, sans rencontrer au moins trois mots correspondant sur son chemin.

3. Dénichez-vous un partenaire

La leçon : être deux à poursuivre le même but est la meilleure motivation que l’on puisse imaginer. Que vous ayez l’esprit de compétition ou un fort sentiment de responsabilité, la présence à vos côtés d’un partenaire est une garantie pour rester dans la course.

J’ai réalisé à quel point le travail à deux est crucial quand j’ai vu Michael et Matthew se partager les tâches, notamment au moment de l’opération « pense-bêtes ». Cette mission toute simple s’est accompagnée tout du long d’un jeu de questions-réponses entre les deux frères. Le fait que chacun avance de son côté, à son rythme, et mette l’accent sur différents domaines, rendait l’interaction encore plus efficace, puisque leurs connaissances se complétaient mutuellement. À ma grande surprise, la question « Comment on dit ça déjà ? » obtenait le plus souvent une réponse précise de la part de l’autre. Mais le plus incroyable s’est produit en fin de semaine, lorsque les jumeaux ont commencé à discuter – « Tu veux du thé ? Du café ? Quand est-ce qu’on part ? Qu’est-ce qu’on mange ce soir ? »… en turc !

4. Balisez la route

La leçon : une route a besoin d’être balisée. Ça peut être simplement par des petits défis qu’on se lance, comme par exemple se confronter à des situations dans lesquelles on devra utiliser la langue, et qui forceraient à réviser un certain vocabulaire. La satisfaction que procure le fait de réussir un challenge est extrêmement stimulante et aide à avancer vers le prochain objectif.

Matthew et Michael avaient dès le départ imaginé un ensemble de situations qui jalonneraient la semaine, et destinées à mettre leurs progrès à l’épreuve. Le premier jour, un de leurs amis turcs leur a rendu visite. Il les a immédiatement complimentés sur leur vocabulaire et leur capacité à prononcer quelques phrases élémentaires. Les deux frères se sont ensuite attaqués aux noms de fruits et légumes. Le but : se rendre au marché turc du quartier de Kreuzberg et s’adresser aux commerçants en turc. Même s’ils ne sont pas passés loin d’acheter 9 000 mandarines, la fierté d’avoir accompli leur mission était palpable et leur motivation encore plus grande.

5. Dévorez la langue !

La leçon : plongez-vous quotidiennement dans le langage que vous apprenez. Entourez-vous de musique, de films, de nourriture locale, de façon à pouvoir continuer d’apprendre même pendant votre temps libre et éventuellement diversifier vos centres d’intérêt et vos motivations.

Lors de notre seconde visite chez les jumeaux, le deuxième jour, nous les avons trouvés entourés d’une collection de snacks turcs. Comme les enfants qui lisent les paquets de céréales au petit-déjeuner, ils décortiquaient tous les détails inscrits sur les emballages pendant leurs pauses. À aucun moment, pendant les huit heures quotidiennes dédiées à l’étude, le turc n’a été complètement mis de côté. Et si l’apprentissage n’avait pas toujours la même intensité, il restait continuel.

6. Réutilisez ce que vous avez appris

La leçon : plus la chose apprise est profondément ancrée, plus longtemps vous la garderez en tête. Amusez-vous à faire des comparaisons entre les langues que vous connaissez déjà et celle que vous étudiez.

Une des phrases le plus souvent répétées par les jumeaux était celle-ci : « Ah mais en fait, c’est un peu comme… ? ». Ils faisaient constamment appel à leurs connaissances pour renforcer leurs bases en turc. Non seulement cela donnait lieu à des discussions enrichissantes sur l’étymologie de certains mots, mais cela garantissait aussi que ces mots-là ne seraient plus oubliés, car pris dans un réseau d’idées et d’associations. Même si vous ne connaissez qu’une seule langue, votre langue maternelle, vous trouverez sûrement toujours de quoi vous y référer afin de découvrir des origines communes avec celle que vous apprenez.

7. Du changement pour pimenter la routine

La leçon : vous avez tracé votre itinéraire, vous avez déniché la méthode qui vous convient le mieux, mais n’oubliez pas de varier un peu ! Il y a tellement de façons différentes d’apprendre…

Si les jumeaux ont passé beaucoup de temps plongés dans leurs manuels ou devant leurs écrans à faire et refaire des exercices, je pouvais tout aussi bien les trouver assis à côté de leur poste en train de chercher la fréquence de la radio turque ou sur leur écran, à lire des résumés de matchs de foot. Il n’existe pas de méthode ultime pour apprendre une langue, ni de livre ou de professeur capables à eux seuls de vous rendre bilingue d’un coup de baguette magique. La langue peut être parlée, écrite, lue et entendue. Chacun de ces domaines représente un savoir à lui seul, et regorge de choses à découvrir. Est-ce que vous vous restreindriez à une seule de ces sphères dans votre langue maternelle ? La plupart du temps, on se limite à l’heure de classe avec le professeur, sans essayer, une fois le cours terminé, de prolonger et de mettre en pratique ce qu’on vient d’apprendre – par exemple en rencontrant des natifs ou en regardant des vidéos dans la langue en question. Essayez quelque chose de nouveau chaque jour : écoutez de la musique, lisez le journal, écrivez des contes pour enfants, montez une petite pièce de théâtre, cuisinez une recette typique et parlez-vous en préparant le dîner… La règle d’or reste la même : mettez du piment dans votre vie de tous les jours !


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