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Bachar el-Assad adresse un satisfecit à François Fillon

lundi 9 janvier 2017

Le président syrien a affirmé que le régime était sur le "chemin de la victoire" et juge la position de François Fillon sur la Syrie "bienvenue".

Source AFP

Il accorde peu d’interviews, encore moins à des médias occidentaux. Bachar el-Assad a pourtant rencontré dimanche trois médias français, la radio RTL, la chaîne d’information Franceinfo et la chaîne de télévision LCP. Il s’est dit déterminé à libérer « chaque centimètre carré du territoire » de son pays, se targuant d’avoir « légitimité » et « soutien populaire » pour mener à bien ces objectifs.

« Nous avons la légitimité pour libérer n’importe quelle zone contrôlée par les terroristes, quel que soit le nom qu’ils se donnent. Qu’ils s’appellent État islamique, qu’ils s’appellent Al-Nosra (branche syrienne d’Al-Qaïda, NDLR), qu’ils se disent modérés ou bien Casques blancs (sauveteurs civils, NDLR), nous n’avons rien à faire des noms », a asséné le président syrien sur la radio privée RTL. Damas qualifie de « terroristes » tous les opposants à son régime.

« Le chemin de la victoire »

Dans cette interview, accordée également à la radio Franceinfo et à la chaîne LCP, le président syrien a affirmé que son régime était « sur le chemin de la victoire », après la reconquête d’Alep, la deuxième ville syrienne, reprise entièrement par le régime fin décembre, après des mois de siège et de bombardements. « Nous avons pour mission constitutionnelle de libérer chaque centimètre carré du territoire syrien, ça n’est même pas discutable », a déclaré Assad.

Interrogé sur les crimes de guerre dont est accusé le régime de Damas (tortures de prisonniers, largages de barils explosifs sur les populations civiles, bombardements d’hôpitaux...), le président syrien a répondu : « Si on avait fait des choses pareilles, nous n’aurions pas eu de soutien, je ne serais plus président, le gouvernement ne serait plus là. Nous avons pu résister durant toute la guerre parce que nous avons le soutien populaire. Et vous ne pouvez pas avoir le soutien populaire, si vous tuez vos propres citoyens. Donc toute cette histoire ne tient pas debout. » Parti d’une révolte populaire en mars 2011, réprimée dans le sang, le conflit en Syrie s’est rapidement militarisé et internationalisé, et a fait plus de 310 000 morts en près de six ans.

Bachar el-Assad d’un optimisme prudent sur Fillon

Le président syrien en a profité pour évoquer la France, et François Fillon désigné candidat des Républicains pour la prochaine présidentielle. Il estime que « sa rhétorique concernant les terroristes ou, disons, la priorité du combat contre le terrorisme sans s’ingérer dans les affaires des autres pays, est bienvenue ». « Ce que nous avons appris dans cette région durant les trois dernières années, c’est que beaucoup de responsables officiels disent quelque chose et font le contraire, tempère-t-il. Nous attendons pour voir parce que nous n’avons aucun contact avec lui, mais ses déclarations, jusqu’à présent, si elles sont mises en œuvre, ce sera très bien. »

François Fillon, qui professe son « grand respect pour la Russie » et entretient de bonnes relations avec Vladimir Poutine, n’a de cesse de réclamer un dialogue avec Moscou et juge qu’en Syrie la lutte contre les djihadistes est prioritaire.


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