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Le débat manqué ou « Ti koze au Karibe avec Jovenel Moïse »

vendredi 30 septembre 2016

Jude Célestin n’est pas venu au Karibe, jeudi soir, pour Le Débat présidentiel. Il n’avait jamais confirmé par écrit sa venue.

Jean-Charles Moïse n’est pas venu au Karibe, jeudi soir, pour Le Débat présidentiel. Par lettre, datée du 27 septembre 2016, Mathias Pierre avait annoncé que « compte tenu d’un calendrier de campagne chargé », Jean-Charles Moïse ne prendrait pas part au débat.

Jean Henry Céant n’est pas venu au Karibe, jeudi soir, pour Le Débat présidentiel. Il avait dénoncé dans la presse l’attitude des candidats qui s’étaient désistés et déploré l’attitude de la Chambre de Commerce qui ne l’a pas averti des changements dans la composition du panel de candidats.

Jovenel Moïse est arrivé en retard au Karibe, jeudi soir, pour Le Débat présidentiel. Il a tenu parole en dépit de tout. Mais le débat attendu s’est transformé en dialogue avec une salle plutôt acquise à sa cause et quelques tables vides délaissées par les supporteurs des autres candidats.
Le journaliste Roberson Alphonse, qui enterre sa mère ce samedi, avait fait l’effort d’être prêt pour le débat, il était là.

Alphonse, journaliste de Magik 9 et du Nouvelliste, John Wesley Delva, de Radio Télé Caraïbes, et Georges Allen, de Challenges magazine, avaient préparé les questions qui devaient faire de ce débat un débat différent.
Le Débat fut très différent de ce que l’on en attendait.

Après avoir constaté l’impossibilité de mener un débat avec un seul candidat, Alphonse et ses pairs ont quitté la salle.

Radio Caraïbes et Magik 9, qui assuraient la couverture de l’événement, ont alors cessé, comme cela était convenu avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest, la retransmission en direct de ce qui allait se transformer en « Ti koze au Karibe avec Jovenel Moïse ».

On peut se poser des questions sur les motivations présidant au désistement des candidats. On peut regretter qu’encore une fois le pays ait raté un rendez-vous avec ceux qui souhaitent le diriger. On peut douter de la capacité de convocation de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ouest et de deux des plus anciens organes de presse du pays, Le Nouvelliste et Radio Caraïbes. On peut s’interroger sur les coulisses du débat. Un fait demeure, après les sondages devenus incroyables, nous sommes en train de pousser vers les oubliettes un autre outil de la démocratie : le débat contradictoire.

Si nos candidats estiment que du jour au lendemain ils peuvent revenir sur la parole donnée, sans conséquence aucune, si d’autres croient que l’on peut faire le débat entre soi, si on veut tous, à tout prix, repousser l’échéance de la défaite, on ne trouvera pas la porte de sortie de la crise actuelle et on peut déjà se demander qui des vingt-sept candidats contestera les résultats de la prochaine élection, cette fois.

La démocratie représentative a ses règles et ses rites, nous aurons avantage à nous les approprier, à les dompter, à nous y soumettre ou à chercher une alternative, car on ne pourra pas avoir le beurre et l’argent du beurre, la vache, la laitière, la démocratie et le pouvoir, sans faire un peu d’effort sur nous-mêmes.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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