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Privert : mon mandat est d’organiser les élections

mercredi 15 juin 2016

« Mon mandat est de réaliser de bonnes élections », le message diffusé sur la page officiel de la présidence ce mardi 14 juin est clair. Le président, qui remet son sort à l’Assemblée nationale, voit déjà plus loin que les 120 jours que lui accordait l’accord du 5 février. Ce qu’il a d’ailleurs réitéré au micro des confrères de Caraïbes FM, « certaines dates ont été fixées, mais mon mandat dans cet accord est de réaliser les élections ».

Sauf surprise, Haiti se lèvera ce mercredi avec Jocelerme Privert comme président provisoire. L’Assemblée nationale n’ayant pas encore statué sur l’avenir de l’accord du 5 février et le sort du chef de l’État, l’ancien sénateur, continue d’assumer la présidence dans un flou légal. Une situation qu’il a commentée durant sa visite à la Radio-Télé Caraïbes qui célébrait ce 14 juin son 67e anniversaire. Si, d’un côté, Privert remet son destin au Parlement, il a laissé entendre d’un autre côté que son mandat s’étend jusqu’à la réalisation des élections.

« J’ai signé l’accord avec les présidents Chancy et Martelly. De bonne foi, on croyait que les 120 jours étaient suffisants pour monter un gouvernement, un Conseil électoral provisoire et organiser les élections, a déclaré le président provisoire, sûr de lui-même. Mon mandat dans cet accord, c’était d’organiser des élections. Certaines dates ont été fixées, ces dates n’ont pu être respectées non pas à cause de ma seule volonté, mais parce que les contraintes étaient telles ».

« C’était tellement prévisible, même par les acteurs signataires de l’accord qu’il était possible que ces dates ne soient pas respectées qu’elles étaient incluses dans l’accord, le cas échéant, l’Assemblée nationale prendra les dispositions qui s’imposent et c’est là que nous sommes aujourd’hui », a poursuivi le président provisoire, qui répondait aux questions des animateurs de Matin Caraïbes. « Je suis président provisoire par un concours de circonstance, parce que d’autres personnes qui avaient des responsabilités ne les avaient pas assumées malheureusement. Aujourd’hui, j’estime que c’est un manque d’honnêteté si elles m’imputent la responsabilité de leur propre échec », a jouté Privert en pointant du doigt ses détracteurs.

Dans l’intervalle, rien n’a évolué au niveau du Parlement, la séance en Assemblée nationale tant attendue ce mardi a avorté. « Je ne souhaite pas et je ne crois pas que le Parlement ne va pas se prononcer. Je ne le souhaite pas, car le risque d’instabilité est trop grand, selon moi. Tout retour du pays à l’instabilité politique va retarder le processus électoral », a dit le président provisoire interrogé sur les débats le concernant au niveau du corps législatif.

Le président dont le mandat est officiellement arrivé à terme ce mardi continue de prêcher en faveur de l’élection d’un nouveau chef d’État dès la fin de cette année. Il constitue comme un impératif pour le pays. Je ne le souhaite pas, et personne ne doit prendre le risque que le pays se lève en 2017 sans un président élu. Tout ce qui peut être et tout ce qui doit être fait entre aujourd’hui et demain doit se faire pour que le pays se lève en janvier 2017 avec un Parlement complété, tant à la Chambre des députés et au Sénat et un président élu », a-t-il indiqué. Le président dit souhaiter que ses anciens collègues parlementaires prennent conscience de la gravité de la situation afin d’adopter les mesures qui s’imposent.

Interrogé sur la nécessité d’un dialogue politique s’il doit rester au pouvoir, Jocelerme Privert affirme être en discussion avec tout le monde. Il dit avoir eu des consultations la semaine écoulée avec des représentants du milieu des affaires, des partis politiques et la société civile. « Nous sommes en consultation sur le comment faire pour sauvegarder la paix et la stabilité, comment aboutir à un dialogue national inclusif, capable de réunir toutes les personnalités, les acteurs de la société autour d’une table pour poser les vrais problèmes du pays », a déclaré le président de la République.

AUTEUR

Louis-Joseph Olivier

ljolivier@lenouvelliste.com


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