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À 102 ans, elle passe et obtient enfin sa thèse, rejetée sous le nazisme pour « raisons raciales »

samedi 16 mai 2015

Soixante-dix-sept ans plus tard, Ingeborg Rapoport, citoyenne allemande, a soutenu sa thèse de médecine devant un jury de l’Université de Hambourg.

À 102 ans, le 7 mai 2015, Ingeborg Rapoport a reçu dans son salon à Berlin trois professeurs de l’Université de Hambourg pour soutenir pendant 45 minutes la thèse qui lui avait été refusée en 1938, sous le IIIe Reich. Le Wall Street Journal raconte l’histoire de cette réhabilitation particulièrement tardive. Ingeborg Rapoport deviendra en juin la diplômée la plus âgée du monde.

Ingeborg Syllm, de son nom de jeune fille, soumet une première fois sa thèse de néonatologie -étude consacrée aux nouveaux-nés- à l’Université de Hambourg à 25 ans. Elle a planché sur la diphtérie, une maladie alors mortelle pour beaucoup d’enfants en Europe et aux États-Unis. Mais sa mère est juive et, cinq ans après l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, la jeune femme voit sa demande rejetée : les autorités académiques de Berlin invoquent des « raisons raciales ». On lui refuse le droit de présenter son travail à l’oral. « Une honte pour l’Allemagne est une honte pour la science », commente-t-elle.

C’est alors une pratique courante. Comme elle, plusieurs milliers de professeurs et d’étudiants non aryens sont renvoyés de l’université. Certains sont déportés. Le doyen de l’Université de Hambourg s’illustre particulièrement dans cette voie en déclarant « le premier institut national-socialiste de l’enseignement suppérieure du Reich » et en créant des unités de biologie de la race et de la loi coloniale.

Ingeborg Syllm part aux États-Unis en 1938, où elle termine ses études de médecine et entame une belle carrière. Avec son époux, Samuel Mitja Rapoport, elle se verra attribuer un Certificat de mérite de la part du président Trumam pour leurs travaux sur la conservation du sang.

« Je ne me suis jamais sentie amer, témoigne la vieille dame. J’ai été affreusement chanceuse dans toute cette (...) Lire la suite sur Slate.fr


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