MosaikHub Magazine

Après l’échec des négociations, les combats se poursuivent à Gaza

samedi 9 août 2014

Des frappes israéliennes ont fait au moins cinq morts, samedi 9 août dans la bande de Gaza, où les hostilités se sont poursuivies après l’échec de négociations aux perspectives incertaines. Les appareils israéliens ont frappé environ quarante cibles, a annoncé l’armée. Au total, plus d’une centaine d’objectifs ont été visés depuis la fin, vendredi matin, d’un cessez-le-feu de trois jours.

Les combattants palestiniens ont eux aussi poursuivi leurs tirs de roquettes, entre soixante-dix et quatre-vingts depuis l’expiration du cessez-le-feu, dont quatorze ont atteint Israël samedi, selon l’armée israélienne.

Les secours palestiniens ont recensé cinq morts dans le centre de l’enclave, des hommes âgés de 19 à 56 ans. Deux ont été tués par une frappe sur le camp de Maghazi et trois ont été sortis des décombres de la mosquée al-Qassam à Nousseirat. Au total, au moins dix Palestiniens ont été tués depuis la rupture de la trêve. Côté israélien, un civil et un soldat ont été légèrement blessés vendredi.
« EXIGENCES MAXIMALISTES DU HAMAS »

Alors que les combats se poursuivent, le flou règne sur une reprise ou non de discussions indirectes entre Israël et le Hamas, avec l’entremise des Egyptiens, au Caire. Celles-ci étaient censées conduire à la prolongation du cessez-le-feu, mais ont échoué, alors que les hostilités ont fait plus de 1 950 morts en un mois, en grande majorité des civils palestiniens.

Samedi, un porte-parole du mouvement islamiste à Gaza a prévenu qu’il ne ferait « aucune concession » à Israël :

« Il n’y aura pas de retour en arrière. La résistance va se poursuivre de toutes ses forces. L’intransigeance de l’occupant (israélien) ne lui apportera rien et nous ne ferons aucune concession sur les exigences de notre peuple. »

« Israël ne négociera pas sous les bombes », a de son côté affirmé un responsable sous couvert de l’anonymat. Les Etats-Unis, dont Israël est le plus proche allié dans la région, ont fait part de leur inquiétude quant au nombre élevé de victimes civiles palestiniennes, mais une porte-parole du département d’Etat, Marie Harf, a jugé que le Hamas portait l’entière responsabilité de la fin du cessez-le-feu. « Israël était prêt à prolonger le cessez-le-feu, le Hamas a refusé et a recommencé à tirer des roquettes contre Israël et il continue à formuler des exigences maximalistes », a-t-elle déclaré.

Le Hamas réclame, notamment, la fin du blocus qui asphyxie l’enclave de Gaza depuis huit ans et la libération de prisonniers. Le porte-parole des brigades Al-Qassam, Abou Obaida, avait ainsi présenté la possibilité de construire un port sur la Méditerranée comme la première des exigences de son organisation. Il réclamait aussi « la fin véritable de l’agression [israélienne] et une vraie levée du siège ».
LE BLOCUS ISRAÉLIEN « DOIT CESSER »

De son côté, l’Organisation des Nations unies (ONU) avait appelé à prolonger la trêve pour permettre aux Palestiniens de Gaza de recevoir une aide humanitaire. Quelque 520 000 Palestiniens déplacés par les combats sont rentrés chez eux, mais plus de 75 000 personnes n’ont plus d’endroit où vivre, plus de 10 000 maisons ou appartements ayant été détruits ou sévèrement endommagés, selon l’ONU.

« La crise catastrophique des déplacés dans la bande de Gaza se transforme en une crise du logement massive, a déclaré Chris Gunness, le porte-parole de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, à l’Agence France presse. Les sept dernières années ont montré que reconstruction et blocus sont inconciliables. »

L’Etat hébreu avait imposé en 2006 un blocus terrestre et maritime à la bande de Gaza après la capture du soldat Gilad Shalit. Le blocus avait été allégé il y a deux ans à l’issue de confrontations entre Palestiniens et Israéliens, mais de nombreuses restrictions, notamment sur certains matériaux, restent en vigueur, ce qui risque de compliquer la reconstruction de Gaza après les affrontements.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie