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Attentat meurtrier de l’EI à Sanaa, combats dans le sud du Yémen

mercredi 29 juillet 2015

Quatre personnes ont péri mercredi à Sanaa dans un attentat contre une mosquée chiite revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), tandis que les loyalistes tentaient dans le sud du Yémen d’avancer sur une base clé aux mains des rebelles.

La capitale Sanaa est contrôlée par les rebelles chiites Houthis qui se sont emparés depuis une offensive lancée en juillet 2014 à partir de leur fief de Saada (nord), de larges pans de territoire dans le pays ravagé par la guerre.

Les Houthis sont depuis fin mars la cible d’une campagne aérienne arabe dirigée par l’Arabie saoudite qui appuie le "pouvoir légitime" du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui a fui le pays devant la progression rebelle pour s’exiler en Arabie saoudite.

Ils sont aussi visés depuis mars par des attentats de l’EI, un groupe ultraradical sunnite qui sévit dans plusieurs autres pays arabes, notamment en Syrie et en Irak, et considère les chiites comme des "mécréants".

L’attentat de Sanaa mené dans l’après-midi avec une voiture piégée a été dirigé contre une mosquée de Bohras, une petite communauté religieuse apparentée aux chiites, selon des témoins.

Un cadre de l’EI, se présentant sous le nom de Karar al-Moayed, l’a revendiqué sur Twitter au nom du groupe jihadiste.

Outre les quatre morts, l’attentat a fait quatre blessés, selon une source médicale.

La mosquée de Bohras, branche du chiisme ismaélien, est située dans le quartier de Rammah, non loin de l’hôpital Al-Thawra, dans le sud-est de Sanaa.

Plusieurs attentats antichiites ont été revendiqués par l’EI ces derniers mois à Sanaa.

L’EI a signé le 21 mars ses premiers attentats au Yémen, en visant plusieurs mosquées chiites à Sanaa. Bilan : 142 morts, l’un des plus lourds enregistrés dans le pays. Le 21 juillet, une attaque a visé une mosquée chiite, faisant quatre morts. Le 7 juillet, un attentat antichiite à la voiture piégée a fait un mort.

- Intégrer les "résistants" -

Sur le front du conflit entre rebelles et forces gouvernementales dans le sud du pays, celles-ci tentent d’avancer sur la base stratégique d’Al-Anad après avoir reconquis la ville portuaire d’Aden après quatre mois de guerre.
Appuyées toute la journée par les frappes de la coalition, les loyalistes ont repoussé des rebelles de la zone de Lahoum, dans les environs nord d’Aden, selon des sources militaires. Les combats ont fait 12 morts dans les rangs rebelles et trois parmi les loyalistes.

Les combats se déroulent autour de la route menant à la province de Lahj, voisine d’Aden. Les loyalistes cherchent à contrôler cet axe pour pouvoir avancer en direction de la base d’Al-Anad.

Ces combats et les raids aériens viennent confirmer l’échec d’une trêve humanitaire décidée par la coalition antirebelles. Entamée lundi et censée durer cinq jours pour favoriser l’acheminement d’une aide humanitaire aux civils, elle a vite volé en éclats.

Le conflit au Yémen a fait 3.984 morts en quatre mois et plusieurs millions de personnes vivent dans de très mauvaises conditions et ont besoin d’aide, selon l’ONU.
Depuis son exil en Arabie saoudite, le Conseil suprême de défense, sous la présidence de M. Mansour Hadi, a décidé mardi soir d’"intégrer les membres de la Résistance populaire dans l’armée et les forces de sécurité", selon l’agence Saba.

La réunion a rendu hommage "à la contribution des résistants à la défense de la patrie". La "Résistance populaire" est une coalition de mouvements hostiles à la rébellion, réunissant des autonomistes du Sud, des volontaires et des combattants tribaux, qui ont pris les armes contre les Houthis.


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