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Burkina : la France appelle au calme, les Etats-Unis "très inquiets". Les événements en direct.

jeudi 30 octobre 2014

Les nombreuses manifestations et protestations dans le pays ont contraint le gouvernement à annuler son vote de révision de la Constitution.

Par Alain Aka

Le Burkina Faso a plongé jeudi dans la violence : l’Assemblée nationale a été incendiée, la télévision publique prise d’assaut, le siège du parti présidentiel à Bobo Dioulasso en flammes... En pleine tourmente, le gouvernement a appelé à la mi-journée la population "au calme et à la retenue". La France appelle au calme et demande "à toutes les parties de faire preuve de retenue". Les Etats-Unis se disent "très inquiets".

Washington s’inquiète

La Maison Blanche a fait part jeudi de sa "vive inquiétude" quant à la situation au Burkina-Faso, plongé dans la violence en raison d’un projet qui permettrait le maintien au pouvoir du président Blaise Compaoré. "Nous appelons toutes les parties, dont les forces de sécurité, à mettre fin à la violence et à retourner à un processus pacifique qui permettra de doter le Burkina-Faso d’un avenir fondé sur des bases démocratiques durement acquises", écrit Bernadette Meehan, porte-parole adjointe du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, dans un communiqué.

Manifestants aux portes de la présidence

Plusieurs centaines de manifestants burkinabés faisaient face jeudi aux soldats de la garde présidentielle qui les tiennent à distance du palais présidentiel à Ouagadougou, a constaté jeudi l’AFP. Les manifestants, venus à moto ou à pied, sont bloqués à environ 500 mètres de Kosyam, le palais présidentiel, défendu par des soldats de la garde présidentielle dont certains ont effectué des tirs de sommation.

Bobo brûle à son tour

La mairie et le siège du parti présidentiel ont été incendiés à Bobo Dioulasso, deuxième ville du Burkina Faso, ont indiqué plusieurs témoins. Signe que les manifestations hostiles au président Compaoré se répandent au-delà de la capitale Ouagadougou. Le domicile du maire (pro-Compaoré) et la résidence du porte-parole du gouvernement Alain Édouard Traoré, originaire de la région, ont également été incendiés, selon des témoins, interrogés au téléphone par l’AFP.

Le gouvernement annule le vote

Il devait avoir lieu ce jeudi et visait à réviser la Constitution. Les autorités du pays ont appelé la population "au calme", après l’incendie de l’Assemblée nationale par des manifestants opposés à ce projet, a-t-on appris de source officielle. "Le gouvernement a annulé le vote de la loi", a déclaré Alain Édouard Traoré, porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication. Dans un communiqué, le gouvernement a également "appelé les populations au calme et à la retenue", après le saccage de l’Assemblée par des manifestants.

Un mort près du domicile de François Compaoré

Un homme d’une trentaine d’années a été tué jeudi dans les violences qui ont enflammé Ouagadougou, où des manifestants ont incendié l’Assemblée nationale pour empêcher le vote d’une révision constitutionnelle contestée, a indiqué un témoin de l’AFP. La victime, qui présentait une plaie à la tempe, a été retrouvée morte à 300 mètres du domicile de François Compaoré, frère du chef de l’État et personnalité influente du régime, a indiqué à l’AFP un témoin de la scène, selon lequel l’homme a été tué par un de ses gardes du corps.

L’Assemblée nationale en flammes

Des manifestants ont incendié jeudi à Ouagadougou l’Assemblée nationale burkinabée, où devait se tenir dans la matinée le vote d’une révision de la Constitution très controversée permettant le maintien au pouvoir du chef de l’État Blaise Compaoré, a constaté l’AFP. Plusieurs bureaux, dont celui du président du Parlement, ont été ravagés par les flammes, mais l’hémicycle, mis à sac, semblait encore épargné par l’incendie à 11 heures (heures locale et GMT), a constaté un correspondant de l’AFP. D’épaisses fumées noires sortaient par les fenêtres brisées du Parlement.

La télé nationale saccagée

Plusieurs centaines de personnes sont entrées vers 10 heures (locales et GMT) dans les locaux de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), où ils ont pillé le matériel, caméras incluses, cassé des voitures, mais n’ont pas touché au personnel. Les manifestants sont repartis sans avoir pu pénétrer dans les studios de la RTB, a constaté l’AFP.

L’Union européenne appelle à l’abandon du projet

"Tout ce qui risque d’affecter ou de remettre en cause la stabilité, le développement équitable et les progrès vers la démocratie doit être rejeté d’un commun accord afin de consolider l’unité nationale", a affirmé le service d’action extérieure de l’UE dans un communiqué publié à la veille d’une marche à Ouagadougou à l’appel de l’opposition burkinabée pour contester ce projet. "Nous appelons toutes les parties à la retenue et à refuser tout ce qui est de nature à susciter le recours à la violence", a insisté l’UE.


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