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Burundi : le président Nkurunziza envisage un report des élections

dimanche 17 mai 2015

Après la tentative de coup d’État de mercredi, la présidence évoque un report des élections législatives et présidentielle prévues fin mai.

La présidence burundaise a envisagé dimanche de reporter les élections législatives et présidentielle prévues fin mai. C’est un porte-parole qui s’exprimait, en marge d’une déclaration du chef de l’État Pierre Nkurunziza à Bujumbura le 17 mai, sa première apparition officielle depuis l’échec, vendredi, de la tentative de coup d’État menée mercredi contre lui.

Des législatives et communales sont prévues le 26 mai, avant une présidentielle le 26 juin à laquelle Pierre Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, est candidat. L’annonce de cette candidature fin avril avait déclenché des manifestations émaillées de heurts entre opposants à un troisième mandat (qu’ils jugent anticonstitutionnel), et policiers ou jeunes du parti présidentiel. Les violences ont fait une vingtaine de morts.

"Liberté de la presse"

Les militaires putschistes, dont la plupart ont depuis lors été arrêtés, avaient justifié leur tentative de coup d’État par le "mépris" de Pierre Nkurunziza envers son peuple. Avant même la tentative de putsch, l’Union européenne, les États-Unis et même l’Union africaine avaient demandé le report des scrutins, jugeant que le climat n’était pas propice à leur tenue.

La présidence a "condamné avec la dernière énergie" dimanche les attaques, qui ont notamment visé les radios indépendantes du pays pendant la tentative de putsch, et "regrette vraiment qu’on arrive à faire taire les médias d’une façon aussi violente". "Nous devons faire en sorte que la liberté de la presse soit assurée dans notre pays. Nous devons faire en sorte que les journalistes soient protégés. Que certains journalistes accusés à tort ou à raison d’être pro ou anti-pouvoir soient menacés par l’un ou l’autre camp, c’est inacceptable."

Les directeurs des principales radios et télévisions indépendantes visées par ces attaques ont accusé les forces pro-Nkurunziza d’en être responsables. Une autre station privée, Radio Rema, considérée comme la voix du Cndd-FDD au pouvoir, a été saccagée par des manifestants opposés au troisième mandat. Dès le premier jour des manifestations anti-troisième mandat fin avril, les principales radios privées - RPA, Bonesha, Isanganiro - avaient été empêchées d’émettre par le gouvernement hors de Bujumbura, accusées de relayer les appels à manifester. La RPA avait été complètement coupée le lendemain.


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