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Canada : pour la mère du tueur d’Ottawa, son fils était "fou" et pas un terroriste

dimanche 26 octobre 2014

Michael Zehaf-Bibeau, tué mercredi au Parlement d’Ottawa par la police après avoir abattu un soldat, était "fou et la seule issue était la mort", a écrit sa mère dans une longue lettre empreinte d’émotion.

Susan Bibeau explique que son fils souffrait de troubles psychiques importants et n’avait rien du terroriste que certains ont voulu décrire, sans lui trouver la moindre excuse.

Dans une longue lettre adressée au quotidien National Post, daté de dimanche, cette mère délivre un témoignage poignant sur la détresse psychologique de son enfant.

"Il se sentait coincé, incapable de vivre dans sa vie telle qu’elle était, incapable de pouvoir vivre celle qu’il voulait", analyse Mme Bibeau.

"Il était fou et la seule issue était la mort". "Je suis horrifiée par les actes de mon fils, j’en suis malade", écrit-elle.

Contrairement à ce que la police a indiqué sur la foi du témoignage de sa mère, Zehaf-Bibeau n’avait pas demandé un passeport pour aller en Syrie mais en Arabie saoudite pour "étudier l’islam, étudier le Coran". Son passeport lui avait été refusé.

Cité par le journal, Mike Cabana de la police fédérale a reconnu l’erreur de transcription de l’enregistrement du témoignage. Mais la police n’a pas jugé nécessaire de rectifier puisque les candidats au jihad en Syrie passent souvent par l’Arabie saoudite ou la Turquie.

"J’essaie de comprendre les motivations de mon fils, et je crois que le refus de lui délivrer un passeport l’a poussé" à commettre cet acte irrémédiable.

"La plupart désigneraient mon fils comme un terroriste. Je ne pense pas qu’il faisait partie d’une organisation ou qu’il agissait au nom d’une idéologie ou pour un motif politique. Je cois qu’il a agi en désespéré", écrit Mme Bibeau.

"Pour moi sa santé mentale est au coeur de cette tragédie", santé mentale qui s’est détériorée avec sa dépendance à la drogue. Il avait ainsi cherché à plusieurs reprises à se faire enfermer comme le révélait vendredi des documents de justice.

La prison était selon Michael Zehaf-Bibeau, "le seul moyen pour vaincre (sa) dépendance au crack", puissant dérivé de la cocaïne.

En conclusion, Mme Bibeau présente ses excuses aux Canadiens et à la famille du soldat tué, le caporal Nathan Cirillo.

"Je ne peux pas exprimer la tristesse que je ressens", écrit-elle. "Il n’y a rien que je puisse faire pour réparer les dégâts que mon fils a causés".


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