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Claude C. Pierre au XIe Festival international de poésie de Granada

vendredi 6 février 2015

Du 15 au 17 février, Port-au-Prince accueille le carnaval national. Claude C. Pierre a sa façon à lui de se réjouir. Pendant qu’ici, en Haïti, les carnavaliers feront la fête, lui, il dansera avec les mots au Nicaragua, en compagnie de 115 poètes venus de 57 pays. Il

sera dans ce bal animé par les flots lyriques des grands de ce monde. Il va côtoyer, Claudia Emerson, Prix Pulitzer pour la poésie 2006, Eduardo Chirinos, prix Latin House de l’Espagne, Enrique Noriega, prix national de littérature Miguel Angel Asturias, Croate Jagic Dorta, Grand prix de poésie dans les Balkans, et toute une pléiade de poètes, Gaston Bellemare, Cristiane Grando, Luis Alberto Ambroggio, Aurelia Lassaque… Dans la patrie de Rubén Darió, il va vivre le XIe Festival international de poésie de Granada.

Claude Bernard Sérant

Le Nouvelliste (L.N.) : 115 poètes de 57 pays ont confirmé leur participation au XIe Festival international de Poésie de Granada, au Nicaragua. Du 15 au 22 février 2015, Claude Clément Pierre, vous y serez. Parlez-nous de votre participation.

Claude C. Pierre (C.C.P). : Selon toute évidence, je serai malheureusement le seul poète haïtien à cette belle fête des mots. Depuis l’été dernier, j’avais reçu cette invitation que je considérais comme assez inattendue. Je n’ai pas d’amis proches au Nicaragua et de surcroît, je n’entends pas la langue espagnole. Cela dit, je peux vous affirmer que je suis honoré et, très fier de cette invitation que j’accepte avec un sentiment de fierté avec modestie et en toute amitié.

L.N. : Autant que je me rappelle, dans l’un de vos recueils de poèmes, vous évoquez le Nicaragua, ce pays que vous n’avez jamais visité vous a inspiré. Votre lyre a vibré de quelques notes pour le pays de Rubén Darío.

C.C.P. : En effet, dans un recueil, LE COUP DE L’ÉTRIER publié au Canada dans les années 80, plus précisément en 1986, par les soins des Éditions du Vermillon à Ottawa, primé par l’Alliance française et le journal LE DROIT d’Ottawa, dans un texte fleuve, intitulé Échelle d’enfer, j’avais effectivement fait allusion à la découverte d’un charnier non loin de Managua sous la dictature de Somoza. Cela fait quand même 30 ans. Je ne suis pas en mesure de vous dire s’il y a une relation de cause à effet entre ceci et cela.

L.N. : Ils ne sont pas nombreux en Haïti les lecteurs qui sont au courant de ce Festival international de Poésie de Granada au Nicaragua. C’est l’occasion de nous faire découvrir ce festival auquel vous allez prendre part.

C.C.P. : Au regard de la correspondance reçue, c’est toute une organisation. Il s’agit essentiellement d’une activité culturelle qui vaut son pesant d’or et qui ouvre davantage ce pays au monde. Il paraît que, dans les années précédentes, Haïti était bien présente à certaines éditions du festival. Selon la documentation, tout est pris très sérieusement en considération, la planification, l’hébergement, le choix et l’utilisation des poètes comme ressources ; chaque jour offre sa part d’activités dans une ambiance de fraternité bon enfant. Il va même y avoir un drôle de défilé allégorique qui n’est pas sans rapport avec la période du carnaval.

L.N. : Vous êtes un poète d’expression française. Votre poésie paraîtra bien étrange à Granada, professeur Pierre. Question de langue ! Comment accorder sa lyre francophone sur la terre du père du modernisme littéraire hispano-américain ?

C.C.P. : Au pays de Ruben Dario, il y a des communautés de langues et de pensée. À ce point de vue, je n’ai aucune crainte sachant bien que la poésie est un langage nombreux, pluriel, universel, étincelant de mille feux, de mille voix comme un immense feu d’artifice de la fraternité. D’ailleurs l’ambassade de France au Nicaragua m’a invité à lire 2 ou 3 textes d’un poète nicaraguayen, traduit en français par les soins de cette ambassade dont une édition bilingue vient d’être mise à jour. Rassurez-vous. Je ne serai pas isolé.

L.N. : Avez-vous pris le temps d’apprécier les saveurs littéraires nicaraguayennes durant votre vie de lecteur ?

C.C.P. : À part quelques textes de Ruben Dario, à ma courte honte, je peux vous avouer mon ignorance de cette mine, mais, ne vous inquiétez pas, je vais me mettre au travail dès la fin de cette entrevue. Merci beaucoup.

AUTEUR

Claude Bernard Sérant


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