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Elections présidentielles/Législatives partielles

Compléter ou reformer, Privert veut rendre fonctionnel le CEP

jeudi 18 février 2016

Parallèlement aux consultations pour la formation d’un gouvernement de consensus, le président provisoire de la République rencontre également les secteurs de la société civile en vue de compléter ou de reformer le Conseil électoral provisoire. En ce sens, Jocelerme Privert s’est entretenu mercredi avec les responsables de la Fédération protestante, de la presse, des droits humains, entre autres.

Pendant les 120 jours qu’il va passer au pouvoir, Jocelerme Privert doit aussi redynamiser le Conseil électoral provisoire qui organisera le second tour de la présidentielle, les législatives partielles et les élections locales. Ce qui signifie, selon l’accord de sortie de crise, une convention, à l’initiative du président provisoire des secteurs ayant délégué des représentants au précédent Conseil électoral provisoire, aux fins de confirmer ou de désigner de nouveaux membres en vue de la reprise des activités au CEP, « dans un délai n’excédant pas 72 heures ».

Selon le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) qui a rencontré le chef de l’État mercredi, il n’y a pas lieu de parler de confirmer des membres au CEP. « Il n’y a plus de CEP, a martelé Pierre Espérance. Cinq personnes se sont montrées très attachées au CEP : les représentants des droits humains, de la presse et les trois personnes qui n’ont jamais démissionné. Yo te kite KEP sa a kraze sou yo. Le CEP n’existe plus depuis le 22 janvier 2016, date à laquelle les élections ont été reportées sine die », a avancé le défenseur des droits humains.

Les conseillères électorales Marie Carmel Paul Austin, désignée par le secteur des universités, Lourdes Edith Joseph, du secteur syndical, et Carline Viergelin des secteurs vaudouisant et paysan n’ont jamais démissionné du CEP.

Pierre Espérance a souligné au Nouvelliste que trois points ont été abordés lors de la rencontre avec le chef de l’État à laquelle avaient pris part également des représentants de la presse, de la Fédération protestante et de la société civile : le choix d’un Premier ministre et d’un gouvernement de consensus ; la formation d’une commission de vérification indépendante électorale et la formation d’un Conseil électoral provisoire.

« Le président nous a informé qu’il adressera une correspondance aux différents secteurs, question de leur demander de désigner des représentants au CEP », a confié M. Espérance, soulignant que l’institution électorale ne pourra être fonctionnelle pas avant la formation du gouvernement de consensus.

En outre, Pierre Espérance a estimé que vu ce qui s’est passé lors des dernières élections, il est important qu’il y a une commission d’évaluation et de vérification. Le directeur exécutif du RNDDH a également demandé au président Privert la formation d’une commission d’enquête pour auditer sur la gestion de l’administration Martelly, sur les dépenses et les contrats signés par l’équipe Tèt Kale pendant ses cinq ans au pouvoir. « Le président nous a fait savoir que la situation du pays est sombre et qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’État… », a-t-il dit.

Pour sa part, le président de la Fédération protestante d’Haïti (FPH), qui a lui aussi rencontré le chef de l’État mercredi au palais national, se dit prêt à désigner un nouveau représentant au CEP. Avant la fin de la semaine, la présidence va adresser une correspondance à tous les secteurs concernés par la formation du CEP, a annoncé le pasteur Sylvain Exantus. « Nous sommes prêts à apporter notre contribution pour l’aboutissement du processus électoral », a indiqué le pasteur.

« Nous avons encouragé le président à mettre en application l’accord de sortie de crise. Nous pensons que cela pourra nous permettre de résoudre beaucoup de problèmes comme la réalisation des élections. Nous autres chrétiens, nous allons continuer à prier pour lui », a avancé le président de la FPH.

Le président provisoire de la République a rencontré également mercredi des responsables de partis comme la plateforme Pitit Dessalines toujours sur le choix d’un Premier ministre et la formation du gouvernement de consensus. Il faut souligner que, officiellement, le président Privert n’a pas encore communiqué à la presse les noms des gens formant son cabinet ni celui du secrétaire général du palais national. Cependant, Me Camille Édouard Jr, Rony Gilot et Anthony Barbier sont remarqués dans presque toutes les rencontres du chef de l’État.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com


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