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Crise électorale

Démission Opont et son CEP édenté

lundi 25 janvier 2016

Ils sont maintenant quatre conseillers électoraux sur 9 à avoir remis formellement leur démission au président de la République. Après Ricardo Augustin, Vijonet Déméro, se sont les conseillers Pierre Manigat Jr et Jaccéus Joseph qui ont tourné le dos à Pierre-Louis Opont. Avec 5 membres sur 9, le CEP est inopérant. D’autant que le retrait de Yolette Mengual, mis en retrait pour se défendre d’accusations de corruption est toujours pendant. Pierre Manigat Jr et Jaccéus Joseph, respectivement représentant de la presse et du secteur des droits humains ont attendu le renvoie sine die des opérations électorales pour remettre leur démission au chef de l’Etat. Moins de 24 heures après que Pierre-Louis Opont ait pris la décision de reporter les élections prévues pour ce dimanche 24 janvier, ces conseillers électoraux ont rendu public leur lettre de démission. Manigat et Joseph ont écrit devoir quitter le Conseil électoral avec « regret ». « Monsieur le Président, j’ai le regret de vous présenter ma démission comme membre du Conseil électoral provisoire. Cette décision répond aux stricts engagements pris envers l’Associations des journalistes haïtiens (AJH) lors de ma désignation à ce Conseil électoral provisoire », lit-on dans la lettre de démission très succincte de Pierre Manigat Jr, vice-président du CEP datant du vendredi 22 janvier 2016. Manigat, désigné par le secteur de la presse, sous recommandation de l’Associations des journalistes haïtiens (AJH) avait toujours refusé de laisser le CEP. Jusqu’à vendredi 22 janvier, il s’affichait aux côtés de Pierre Louis Opont au moment où celui-ci annonçait le renvoie des élections. Un peu plus abondant, Jaccéus Joseph a expliqué dans sa lettre de démission adressée au chef de l’Etat que : « Depuis ma prise de fonction le 21 janvier 2015, je n’ai cessé d’agir au nom de la société que pour veiller à la bonne application de la Constitution, de la loi et du décret électoral, ce, pour la réalisation d’élections libres, honnêtes, démocratiques et inclusives et en exigeant le respect des droits humains de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral… » « En raison de mes profondes convictions et pleinement conscient de la mesure de mes missions, je ne saurais être le complice des élections entachées de déficit de crédibilité qui aboutiront nécessairement à l’instabilité politiques et à l’installation de dirigeants illégitimes », a ajouté Me Jaccéus Joseph. En conclusion, le représentant du secteur des droits humains a déclaré que : « J’ai pris du temps pour prendre cette décision, pensant que la raison finirait pas avoir le dessus sur l’absurde ; hélas, malgré mes multiples prises de position et celle des institutions ou des citoyens et des citoyennes en tirant la sonnette d’alarme, le CEP et vous continuez de persister dans la violation des droits politiques les plus élémentaires. Voilà aujourd’hui, ce choix politique débouche sur une crise qui aurait pu être évitée dont l’issue est incertaines. » Vendredi dernier, soit le 22 janvier, accompagné de Pierre Manigat Jr, Pierre-Louis Opont, président du CEP a avoué son incapacité d’organiser le second tour de la présidentielle et les législatives partielles arguant que les conditions sécuritaires ne s’y prêtent pas en évoquant l’incendie de plusieurs BEC à travers le pays. « Nous allons gérer les affaires courantes en attendant l’exécutif », avait déclaré M. Opont lors d’un point de presse, soulignant qu’il a déjà fait savoir aux autorités étatiques qu’ils ne sont pas en mesure d’organiser les élections dans le contexte sécuritaire actuel. Le représentant du secteur patronal au CEP a souligné que les membres de l’institution électorale ne sont pas démissionnaires pour autant. Pierre-Louis Opont a annoncé qu’ils vont discuter de la situation avec l’exécutif. Pour le moment, les conseillers électoraux Marie Carmel Paul Austin, Yolette Mengual, Carline Viergelin, Lourdes Edith Joseph et Pierre-Louis Opont sont toujours au poste dans un CEP qui coule à pic. Plusieurs des membres restants du Conseil ont été accusés de corruption ou d’avoir modifié les résultats des dernières élections du 9 août ou du 25 octobre 2015. -
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com


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