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Des Palestiniens incendient un lieu sacré juif, heurts dans les Territoires

vendredi 16 octobre 2015

Des dizaines de Palestiniens ont incendié vendredi le tombeau de Joseph à Naplouse, site sacré du judaïsme dans le nord de la Cisjordanie occupée, au risque de donner une tournure de plus en plus confessionnelle à l’escalade meurtrière qui se poursuit.

Quatre Palestiniens ont en effet été tués vendredi dans les Territoires palestiniens.

L’un a été abattu après avoir poignardé et sérieusement blessé un soldat israélien en Cisjordanie occupée alors qu’il se faisait passer pour un journaliste. Un autre a été atteint par des tirs israéliens lors de heurts près de Naplouse et deux autres ont subi le même sort dans la bande de Gaza alors qu’ils manifestaient avec des centaines d’autres près de la barrière qui isole Israël de l’enclave palestinienne.

Des heurts violents ont à nouveau mis aux prises Palestiniens et soldats israéliens en Cisjordanie occupée, à Bethléem, Ramallah et dans la poudrière d’Hébron, non loin des lieux de l’agression par le prétendu journaliste.

Toutes les organisations palestiniennes avaient appelé après la grande prière hebdomadaire musulmane à un "vendredi de la révolution" en Cisjordanie et à Gaza, territoires séparés géographiquement par Israël et censés former un futur Etat palestinien.

La Cisjordanie occupée et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée par Israël, sont en proie depuis le 1er octobre à des violences qui ont réveillé le spectre d’une nouvelle intifada. La bande de Gaza a été entraînée dans la spirale le 9 octobre.

Une jeunesse échappant apparemment à tout contrôle politique exprime sa colère contre l’occupation et la colonisation, encouragée par les réseaux sociaux et aiguillonnée par les incantations religieuses. Les affrontements entre jeteurs de pierres et forces israéliennes sont quotidiens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons sont constantes et les attaques à l’arme blanche quotidiennes.

- ’Exacerber les tensions’ -

Le rôle joué par l’esplanade des Mosquées, site sacré pour les musulmans et les juifs, ou le fait que nombre des victimes des attentats au couteau soient juives a suscité la crainte que la confrontation devienne de plus en plus religieuse.

Des dizaines de Palestiniens ont mis le feu vendredi avant l’aube au tombeau de Joseph à l’aide de cocktails Molotov, selon la police palestinienne. Pour les juifs, ce site abrite la dépouille de Joseph, l’un des douze fils de Jacob. Mais il est aussi vénéré par les musulmans, pour lesquels il abrite la tombe d’une figure religieuse locale, et par les samaritains, une secte séparée du judaïsme.

Comme d’autres sites religieux en Cisjordanie occupée, c’est un lieu de tension permanente entre les juifs qui s’y rendent et les Palestiniens qui vivent alentour.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a "fermement condamné cet acte répréhensible", vendredi à New York à l’ouverture d’une session du Conseil de sécurité consacrée à la situation en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié cette attaque d’acte "irresponsable".

C’est la première fois que M. Abbas condamne l’un des actes de violence antijuifs depuis le début de l’escalade des violences. Il était soumis à une pression grandissante, y compris de la part du secrétaire d’Etat américain John Kerry, pour condamner les attentats anti-israéliens.

- ’Haut et fort’ -

Depuis le 1er octobre, les violences ont fait 37 morts, dont plusieurs auteurs d’attaques, et des centaines de blessés côté palestinien ainsi que sept morts et des dizaines de blessés côté israélien.

Alors que le Conseil de sécurité se penchait vendredi à New York sur la question, à l’instigation des pays arabes, et que M. Kerry compte venir dans les "prochains jours" au Proche-Orient, il est difficile de discerner quel rôle peut jouer la diplomatie, jusqu’à présent impuissante à contenir le cycle de violences.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est redit prêt à rencontrer le président palestinien, y compris en présence du roi Abdallah II de Jordanie, tout en accusant de nouveau accusé Mahmoud Abbas d’incitations à la violence.

Pour la première fois, il a reçu un soutien ferme de la part du secrétaire d’Etat américain. M. Abbas "doit condamner (la violence) haut et fort", a dit M. Kerry à la radio NPR News, "et il ne doit pas se livrer à une incitation dans le registre de ce qu’il a parfois été entendu dire".


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