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Des soldats russes arrêtés en Ukraine, un « accident », selon Moscou

mercredi 27 août 2014

Moscou a reconnu, mardi 26 août, que des soldats russes avaient été arrêtés sur le territoire ukrainien, comme l’avait annoncé Kiev lundi soir. Une source au ministère de la défense russe a toutefois exclu une incursion militaire, évoquant plutôt un « accident ».

« Les militaires en question participaient à des patrouilles à la frontière russo-ukrainienne et l’ont traversée sans doute par accident sur un tronçon sans démarcation. »

Mais l’armée ukrainienne a diffusé mardi le témoignage des soldats interpellés, qui mettent en doute cette version officielle. L’un d’eux, Ivan Romantsev, explique qu’il pensait dans un premier temps participer à des « manœuvres ». « Quand on a fait exploser mon blindé, j’ai commencé à avoir peur. J’ai compris que ce n’était pas des manœuvres », a-t-il raconté dans une vidéo diffusée par le service de presse de l’opération militaire ukrainienne.
« Je me suis rendu compte qu’ici c’[était] la guerre entre l’Ukraine et la Russie », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Ce que raconte la télévision russe ne correspond pas à la réalité. » Etait-il possible de se retrouver sur le territoire de l’Ukraine en se perdant en cours de route ? « Si on parle de toute la compagnie, non », assure-t-il.

« ON NOUS UTILISE COMME DE LA CHAIR À CANON »

« Nous avancions en colonnes dans des champs, pas sur la route. J’ai deviné [que nous étions en Ukraine] quand on a commencé à nous bombarder. Je ne sais pas à quel moment on a traversé la frontière », indique un autre homme, le caporal Ivan Miltchakov, « citoyen russe né en 1995 ». Il dit avoir été informé qu’il se rendait en Ukraine, sans lui préciser le but de la mission. « On nous utilise comme de la chair à canon, nous ne savons pas pourquoi on nous a envoyés ici », ajoute-t-il.

Selon les services de sécurité ukrainiens, qui ont « ouvert une enquête criminelle », les hommes arrêtés sont dix parachutistes russes. Ils ont été interpellés à Dzerkalne, à une vingtaine de kilomètres de la frontière et à environ 50 kilomètres de la ville de Donetsk, place forte des rebelles prorusses.

MOSCOU NIE TOUTE IMPLICATION MILITAIRE

A la mi-août, Alexandre Zakhartchenko, chef du gouvernement autoproclamé de la « République populaire de Donetsk », annonçait avoir reçu le renfort de « 1 200 combattants aguerris formés en Russie » et de plusieurs dizaines de blindés et de lance-roquettes. Moscou l’avait démenti et rappelé à l’ordre.

Quelques jours plus tard, Kiev et des journalistes ukrainiens assuraient, photos à l’appui, avoir retrouvé dans des blindés détruits des documents les reliant à une unité de parachutistes russe basée à Pskov, en Russie. Moscou avait cette fois ironisé : « Il est difficile de comprendre pourquoi on transporte une telle bibliothèque dans un blindé. » Lundi, pourtant, la presse russe relatait l’enterrement très discret, à Pskov, de plusieurs parachutistes, dont la date et les conditions de la mort n’ont pas été dévoilées.

C’est dans ce contexte tendu que les présidents russe et ukrainien doivent se rencontrer mardi à un sommet régional à Minsk, en Biélorussie, en grande partie consacré au conflit ukrainien.


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