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Économie : ce que propose Nicolas Sarkozy

mardi 29 septembre 2015

Dans un entretien donné aux "Echos", le président du parti Les Républicains évoque aussi bien les 35 heures que le "monopole de présentation syndicale".
Source AFP

Nicolas Sarkozy affirme que toute entreprise voulant s’exonérer des 35 heures doit "pouvoir le faire", à la condition que personne ne gagne moins en travaillant plus, dans une interview aux Echos à paraître mercredi. "Toute entreprise qui souhaitera s’exonérer des 35 heures devra pouvoir le faire. C’est la liberté qui doit primer", affirme le président des Républicains, dont le parti organise jeudi une "journée de travail sur le Code du travail".

Selon lui, le temps de travail doit être fixé "soit avec l’accord des partenaires sociaux de l’entreprise, soit par un référendum au sein de l’entreprise. Si une entreprise veut sortir des 35 heures, elle doit pouvoir le faire. Je pose une condition : personne ne doit travailler plus et gagner moins". Ainsi, "les 36 heures devront être payées 36, les 37 heures 37 etc. Pour les entreprises qui ne souhaiteront pas sortir des 35 heures, elles pourront choisir d’y rester. C’est cela faire confiance ! C’est donner à chacun le droit de sortir des 35 heures".

En outre, "pour encourager les entreprises à remonter la durée du travail, je propose de les inciter financièrement. Les heures au-delà de 35 heures leur coûteraient moins. Les allégements de cotisations sociales patronales seraient accrus jusqu’à 39 heures. En clair, on n’allège plus les charges pour travailler moins, on les allège pour travailler plus !" affirme-t-il.

"L’égalité entre le public et le privé"

"La question du temps de travail se pose naturellement dans l’administration comme dans le privé. Je souhaite que nous revenions sur tous les accords de réduction du temps de travail qui ont été conclus dans les années 2000. Ayons le courage de dire que dans la fonction publique, on travaille souvent moins que 35 heures. Revenir aux 35 heures pour tout le monde est déjà une première étape minimum", affirme également l’ancien président de la République.

"Au-delà des 35 heures, tous les exécutifs locaux et les directeurs d’administration pourront négocier une augmentation du temps de travail rémunérée à l’image de ce qui se fera dans le privé. Il est temps de faire vivre l’égalité entre le public et le privé", ajoute-t-il.

Son rival Alain Juppé a exposé ses propositions sur son blog, mardi soir. Il préconise d’"en finir avec les 35 heures, ce que personne n’a fait jusqu’à présent". Selon le maire de Bordeaux, "le principe doit être la liberté de définir la durée du travail au sein de l’entreprise, y compris pour ceux qui souhaitent conserver la durée actuelle. A défaut d’accord, je propose que la durée de référence qui s’appliquerait soit fixée à 39 heures". "Cette durée de référence est indispensable, car elle est le levier de la discussion qui doit être conduite dans chaque entreprise, et parce qu’il faut bien entendu un seuil au-delà duquel se déclenchent les heures supplémentaires. Naturellement, les salariés qui travaillent déjà plus de 35 heures ne devront pas perdre de pouvoir d’achat, et un mécanisme d’exonération fiscale le permettra", préconise-t-il.

"Une refondation du modèle économique"

Nicolas Sarkozy, partisan "d’une véritable refondation du modèle social et économique", souhaite également "la remise en cause du monopole de présentation des syndicats". "Il faut poser la question de la représentativité syndicale. Les délégués syndicaux doivent cesser d’être nommés par les syndicats, ils doivent pouvoir être élus par les salariés. Et dans ce cadre, il faut autoriser la liberté de candidature dès le premier tour, ce qui signifie la remise en cause du monopole de présentation des syndicats", affirme l’ex-chef de l’État.

M. Sarkozy estime également que "le dialogue social ne fonctionn(ant) plus en France, la négociation sociale doit désormais se dérouler d’abord dans les entreprises, plutôt qu’au niveau de la branche ou du confédéral, à l’exception de certains secteurs particuliers" (artisanat, commerce ou cafés-restaurants). "Quand un accord dans l’entreprise n’est pas possible entre les partenaires sociaux, ce sont les salariés de cette même entreprise qui doivent pouvoir trancher par référendum à la majorité simple. Les résultats de ce vote ne devraient pas pouvoir être remis en cause par les tribunaux, à la condition qu’il respecte bien sûr les normes fondamentales", ajoute-t-il.

Le patron des Républicains estime également que "le licenciement économique doit être rendu possible y compris pour réorganiser l’entreprise quand il est encore temps", précisant qu’il est "favorable au plafonnement des indemnités de licenciement, pour apporter plus de visibilité et de sécurité juridique. La rigidité du droit social, loin d’être une protection, est un frein considérable au recrutement". Autre proposition : la suppression du seuil de 10 salariés pour les délégués du personnel et la fusion de l’ensemble des instances de représentation du personnel au-delà de 50 salariés, "les entreprises qui le souhaitent pouvant garder des instances distinctes".


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