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Elections/Commission de vérification/Accord du 5 février

Empêtré, Privert recherche un nouvel accord politique

vendredi 18 mars 2016

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Déjà 35 jours au pouvoir. Le président provisoire de la République n’a encore ni gouvernement ni Conseil électoral. Jocelerme Privert se heurte au Parlement qui l’avait élu chef de l’État. Alors que son Premier ministre Fritz Jean est en attente de la décision des députés sur l’énoncé de sa politique générale, Privert au palais national entame un second round de consultations avec des partis politiques et des acteurs du secteur privé des affaires sur la situation du pays.

La formation d’une commission de vérification électorale, l’application de l’accord du 5 février et l’état des finances publiques du pays, tels ont été les points principaux abordés lors de cette rencontre mercredi dernier au palais national entre le chef de l’État, des représentants de partis politiques et des membres du secteur économique.

« Je ne suis pas le seul acteur dans l’application de l’accord, a-t-il rappelé aux participants à la rencontre. Mon rôle comme président provisoire consiste à entrer en consultation avec les principaux partis politiques représentés au Parlement, des groupes politiques non représentés au Parlement et des acteurs de la société civile afin de recueillir des propositions de noms de personnalités ayant les compétences et les qualités pour exercer la fonction de Premier ministre. J’ai déjà fait cela… »

Ensuite, a ajouté le locataire du palais national, il avait à entrer en consultation avec les présidents des deux chambres du Parlement autour du choix d’un Premier ministre à désigner. « Ça aussi je l’ai déjà fait », s’est-il félicité. « Le Parlement avait à confirmer l’éligibilité du Premier ministre. Cela fait trois semaines qu’il a le dossier », s’est dédouané Jocelerme Privert sur le retard enregistré dans la formation du gouvernement de consensus.

Selon Me André Michel, responsable de la plateforme politique JISTIS qui avait pris part à la rencontre, deux décisions ont été adoptées au cours de cette réunion : « la création dans le meilleur délai de la commission de vérification électorale et la réalisation de l’audit financier de la gestion du régime Martelly ». « Sur la situation des finances du pays, le président nous a donné des informations. La situation est gravissime », a indiqué l’ex-opposant farouche au régime de Martelly. « Dans les jours qui viennent, toutes les constructions et les travaux de l’État seront bloqués parce qu’il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’État », a-t-il prédit.

L’ancien candidat à la présidence a plaidé pour la signature d’un autre accord politique. « La plupart des partis politiques présents à cette rencontre ont plaidé pour les funérailles de l’accord du 5 février et pour la naissance d’un nouvel accord avec les forces politiques qui ont combattu le président Martelly pour définir les bases de la transition… », a-t-il dit au Nouvelliste.

Le Dr Louis Gérald Gilles, accompagné de Lesly Voltaire pour Fanmi Lavalas, a lui aussi plaidé pour la signature d’un autre accord politique entre toutes les parties estimant que Jocelerme Privert n’aura pas assez de temps pour respecter tous les points de l’accord du 5 février relatifs à la tenue des élections. L’ex-sénateur Lavalas a indiqué au Nouvelliste qu’ils ont proposé à la rencontre que la commission de vérification électorale soit composée d’un membre du PHTK, de Fanmi Lavalas, du G-8, du G-30, de personnalités de la société civile et de statisticiens pour aller fouiller au Centre de tabulation des votes.

Sur la situation des finances publiques, il a fait savoir que le chef de l’État a compris la nécessité de ne pas continuer avec des pouvoirs jouisseurs qui pillent le pays. Même si le président Privert leur a fait remarquer qu’il ne peut pas poursuivre en justice les membres du régime Tèt kale, « nous autres responsables de partis politiques nous lui avons dit qu’il est important de leur donner des sanctions sociales en mettant la population au courant des gaspillages des fonds PetroCaribe et de l’argent de l’État », a avancé M. Gilles.

Louis Gérald Gilles et André Michel ont fait savoir au journal que le président entend consulter d’autres partis politiques après cette rencontre avec la plateforme JISTIS, Fanmi Lavalas, PONT, Claire Lydie Parent, MAS, Palmis, entre autres.

Le chef de l’État leur a promis de toujours les consulter avant de prendre des grandes décisions qui vont engager la nation. « Je m’engage à maintenir ce dialogue permanent et vous inviter à nous assister dans le cadre de ce dialogue national… », a affirmé Jocelerme Privert en difficulté avec son Premier ministre Fritz Jean attendu à la Chambre des députés ce vendredi sur la séance de ratification de sa politique générale ajournée mercredi dernier.
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com


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