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En quoi les consulats haïtiens sont-ils utiles à nos compatriotes ?

lundi 23 février 2015

L’assassinat suivi de la pendaison du jeune Haïtien à Santiago, en République dominicaine, dans la première quinzaine de février, continue de susciter des réflexions sur le rôle de la mission diplomatique et consulaire d’Haïti de l’autre côté de la frontière. Quelle forme d’assistance nos compatriotes reçoivent-ils de ces fonctionnaires du ministère haïtien des Affaires étrangères dans le pays de Juan Duarte ? Moins de vingt-quatre heures après l’acte odieux perpétré sur la personne de Claude Jean Harry, les mordus de la technologie de l’information pouvaient visualiser les images du drame grâce aux réseaux sociaux. Elles se sont vite répandues à travers le monde, au grand dam du consulat haïtien à Santiago et dans l’indifférence de l’ambassade d’Haïti dans ce pays. Au moment où le gouvernement haïtien a rappelé son ambassadeur pour consultation, le 12 février, et la convocation de l’ambassadeur dominicain accrédité à Port-au-Prince, les funérailles de la victime avaient déjà eu lieu à l’insu des autorités haïtiennes.

Comment se fait-il que les internautes haïtiens éparpillés à travers le monde soient renseignés sur le drame alors que le consulat de Santiago, là où le crime a été commis, n’était pas au courant ? Selon une source bien informée de la chancellerie haïtienne, le consul haïtien à Santiago était injoignable après le drame. Faute d’assistance des autorités haïtiennes, la veuve du défunt procédait sans tarder aux funérailles de Claude Jean Harry.

Depuis plusieurs années, nos compatriotes en République dominicaine subissent les atrocités répétées des groupes hostiles à la présence massive haïtienne dans ce pays dans l’indifférence des uns et des autres de l’ambassade d’Haïti et des consulats haïtiens dans les villes dominicaines. Pourquoi la chancellerie haïtienne maintient ces fonctionnaires en poste en dépit de leur mépris de nos compatriotes et de leur incapacité également à produire un simple rapport sur un fait qui se rapporte à un compatriote en terre dominicaine ? Il est connu de tous, que lors de la ratification du choix du Premier ministre Laurent Lamothe par le Sénat et la Chambre des députés en mai 2012, des postes dans les consulats et ambassades d’Haïti avaient été offerts à beaucoup de parlementaires en échange de cette ratification. Depuis lors, les observateurs doutaient de la qualification de la plupart de ces fonctionnaires qui devaient accéder à ces missions diplomatiques et consulaires à l’étranger. Rien ne dit que des études avaient été conduites sur les dossiers de ces postulants qui devaient intégrer ces missions sans aucune connaissance des tâches qu’ils devaient exécuter. Il est évident qu’un parent ou un proche d’un parlementaire peut accéder à un poste dans une mission diplomatique haïtienne en fonction du mérite.

Cependant, est-il logique qu’un fort pourcentage de fonctionnaires haïtiens nommés à cette époque dans les missions diplomatiques et consulaires haïtiennes n’ait aucune qualification ? Pourquoi le ministère haïtien des Affaires étrangères doit-il garder le silence sur ce dossier qui contribue à avilir le gouvernement haïtien ? Une ambassade et des consulats établis en terre étrangère n’ont d’autre mission que de venir en aide aux compatriotes en difficulté et faire la promotion du pays.
Lemoine Bonneau
lbonneau@lenouvelliste.com


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