Football - Italie : la Juve marque son territoire

La Juve reste la patronne de l’autre côté des Alpes. Et ce n’est pas cet AC Milan, fringant et auteur d’un début de saison sous le signe du renouveau, qui a pu se mettre en travers de l’équipe triple championne d’Italie en titre ce samedi. Longtemps maladroite, cette dernière a su faire preuve de patience pour concrétiser sa domination et s’imposer (1-0) à San Siro. Avec toujours aucun but encaissé après trois journées, la Juve s’est appuyée sur ses fondamentaux pour affirmer une fois de plus sa supériorité : une défense et une discipline de fer, et du talent pour créer devant.

Allegri bat Inzaghi

Mais ce Milan-Juve, était aussi une histoire d’entraineurs. Une histoire d’hommes même. Si Filippo Inzaghi (ancien joueur des deux clubs) n’a pas la mémoire courte, il se souvient certainement que c’est Massimiliano Allegri (alors entraineur du Milan) qui avait précipité la fin de sa carrière de joueur en 2012 en l’écartant peu-à-peu de l’équipe première. "Super Pippo" était alors parti trouver du réconfort avec les jeunes de la Primavera (équipe jeunes) pour un apprentissage express du métier d’entraineur. Deux petites années dont une et demie dans l’ombre d’Allegri, qui avait été remplacé par Clarence Seedorf durant la saison dernière.

Ce samedi à San Siro, c’était bien Inzaghi qui se présentait sur le banc de l’équipe première milanaise pour faire face à son ex-technicien. Invaincu comme lui après deux journées, il a vu son Milan montrer de belles promesses mais souffrir de la comparaison sur le plan collectif. Dans un San Siro plein et qui avait revêtu ses habits de Ligue des champions, la volonté des Rossoneri n’a pas fait le poids face au rouleau compresseur turinois.

Pogba régale, Tevez enchaine les buts

Rapidement, l’Argentin Pereyra, transfuge del’Udinese a semé le trouble sur deux tirs à mi-distance qui ont mis Abbiati à contribution (7e, 34e). Après un début de match engagé et saccadé la Juve a progressivement acculé le Milan, finissant fort le premier acte avec notamment un poteau de Marchisio des 20m (38e). En difficulté pour ressortir le ballon, pas dangereux hormis sur une tête de Honda sortie brillamment par Buffon (27e), les Rossoneri s’en sont remis à la vitesse de Ménez et El Shaarawy sur des contres.

Le Français, visiblement mis en confiance par son bon début de saison, a sollicité les deux poings du portier italien (40e). Mais il a beaucoup couru dans le vide, à mesure que l’emprise turinoise grandissait dans la partie. La décision est venue comme souvent du duo Tevez-Pogba, véritable locomotive de cette Juve implacable. Plein axe, l’Argentin a bénéficié d’une remise délicieuse du Français pour aller défier et battre un Abbiati livré à lui-même (0-1, 71e). "L’apache", déjà décisif cette semaine en Ligue des champions face à Malmö, semble lancé sur les bases de sa saison 2013-2014 (19 buts en 34 matches). Quant au Français, il a encore distillé quelques gestes de grande classe, semblant parfois à la limite de la facilité.

Figé par une animation trop déficiente au milieu de terrain - 3 défensifs, De Jong, Poli et Muntari alignés au coup d’envoi - le Milan n’a pas trouvé les ressources pour revenir. L’entrée de Torres (77e) pour ses premiers pas avec le maillot Rossoneri n’y a rien changé. Filippo Inzaghi a pu apprécier les quelques promesses de ses joueurs. Mais aussi mesurer que le chemin est encore long pour abattre cette Juve-là.

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