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Football - Présidence de la Fifa : les promesses d’Infantino à l’Afrique

vendredi 4 mars 2016

Élu sans le soutien officiel de la Confédération africaine du football (CAF), Gianni Infantino a pourtant fait du continent l’un de ses chantiers prioritaires. L’élection de ce nouveau venu a créé la surprise.

À la surprise générale, c’est Gianni Infantino qui a été élu au 2e tour avec 115 voix sur les 207 suffrages exprimés à la tête du football mondial, ce vendredi 26 février. Il prend la suite de Sepp Blatter, qui dirigeait l’organisation depuis 1998 et suspendu de ses fonctions pour corruption en octobre 2015. Trois points clés figurent au coeur de son programme pour l’Afrique. L’élargissement du nombre de pays participants à la phase finale de la Coupe du monde de football de 32 à 40, donc deux places supplémentaires en phase finale pour l’Afrique. L’accélération des programmes de développement qui permettent d’implanter des centres techniques et sièges de fédération sous la supervision exclusive du conseil de la Fifa. Et une promesse, d’ordre financier. Le nouveau patron du football mondial assure de redistribuer à hauteur de 25 % les revenus de la Fifa à l’ensemble des confédérations, donc l’Afrique devrait toucher une part plus importante des revenus commerciaux, financiers, et publicitaires de la Fifa. À une seule condition, celle de retrouver la confiance des financiers échaudés par les dernières révélations de corruption au sein de l’instance mondiale du football. Le nouveau venu suscite donc de nombreux espoirs sur le continent africain, mais quelques voix se méfient tout de même de ce nouveau venu, jugé proche de Michel Platini au sein de l’UEFA.
La Confédération africaine de football mise sur le mauvais candidat

D’abord, depuis 1998, le continent africain a toujours voté pour Blatter, qui à son tour a su entretenir ses liens avec l’Afrique. Ainsi la Confédération africaine de football n’a pas soutenu Gianni Infantino lors de l’élection à la FIFA, mais le cheikh Salman de Bahreïn. Cette consigne donnée par Issa Hayatou n’a même pas été suivie par l’ensemble des confédérations africaines. Et le Suisse en a joué un temps, assurant avoir reçu le soutien de plus de 20 confédérations africaines. Au soir du 26 février, c’est bien la logique des blocs qui a volé en éclats. Et Issa Hayatou, président par intérim de la Fifa, a adressé samedi dans une lettre ses félicitations au nouvel homme fort du ballon rond « Nous sommes confiants que vous allez redorer l’image de la Fifa grâce à votre brillant parcours, vos compétences, votre passion pour le football, votre compréhension des enjeux du football de demain, et votre souhait de développer notre sport roi aux quatre coins du monde », peut-on lire dans la correspondance d’Hayatou. Le patron de la CAF n’a pas manqué de rassurer Infantino quant au soutien de son institution. « Soyez assuré du constant soutien de la CAF, des membres africains du nouveau conseil de la Fifa, ainsi que de notre engagement pour renforcer l’excellente relation entre la CAF et la Fifa », a écrit le Camerounais.

Les trois projets d’Infantino pour l’Afrique

Gianni Infantino a misé sur l’Afrique, débutant ainsi sa campagne en Égypte pour la terminer en Afrique du Sud. Tout un symbole promet celui qui veut donner une place plus importante au continent africain dans les instances du football mondial. Concrètement, le nouveau responsable promet une augmentation du nombre de membres qui doivent siéger au comité exécutif de la Fifa. L’Afrique passerait de quatre à sept membres. La mesure phare annoncée quelques jours avant le vote est le passage de la Coupe du monde à 40 avec au moins deux équipes africaines supplémentaires. À la Coupe du monde 2014, l’Afrique disposait de cinq équipes, contre six pour l’Amérique du Sud ou 13 pour l’Europe, pour un total de 32 sélections. Le second programme phare est la poursuite de la politique de construction des centres techniques et des sièges de confédérations partout dans le monde, son accélération devrait profiter au continent. Troisième promesse, et c’est sur ce terrain qu’il est attendu par les Africains. La promesse de mieux distribuer les revenus de la Fifa. « La Fifa génère cinq milliards de dollars de chiffre d’affaires. Est-il normal qu’elle ne puisse pas reverser 1,2 milliard de dollars aux fédérations ? » s’est interrogé l’Italo-Suisse. « Nous devons redistribuer 25 % des revenus de la Fifa aux fédérations nationales. C’est votre argent, c’est l’argent des fédérations, ce n’est pas l’argent du président », a-t-il lancé devant l’assistance, promettant de « réinvestir dans des programmes de développement du football ». Infantino veut donc verser cinq millions de dollars sur quatre ans à chaque fédération et un million de dollars de plus aux fédérations isolées « pour des billets et frais de voyage, lesquels constituent un problème majeur dans les Caraïbes, en Océanie et en Afrique », estime-t-il.

Réactions

Pour Fouad Kemache, l’élection de Gianni Infantino est un échec pour l’Afrique :


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