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Francophonie : l’écrivain René Depestre se réjouit pour sa nièce Michaëlle Jean

lundi 1er décembre 2014

Elle a été élue à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie. "Michaëlle est le fruit du sacrifice de deux femmes", nous confie Depestre.

Par Valérie Marin La Voilà un homme heureux : René Depestre, l’écrivain haïtien, Prix Renaudot pour Hadriana dans tous mes rêves, est l’oncle de Michaëlle Jean et son parent très proche. Depuis les Corbières où il réside, il nous a confié sa joie d’apprendre que sa nièce avait été choisie pour succéder à Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie. Sa réaction se double d’un nouvel hommage aux femmes, dans la lignée de l’oeuvre du poète et romancier...

"Michaëlle est la fille de ma petite soeur, Luce, qui n’est plus de ce monde. Elle a grandi en Haïti avant de partir pour le Canada à l’âge de 8 ans. Elle a toujours été très déterminée, une femme d’action, et toute la famille était très fière de son parcours que vient couronner ce beau jour ! Quand elle était gouverneur d’Ottawa, elle venait me voir à Lézignan avec son mari Jean-Daniel Lafond, accompagnée par la police montée canadienne qui l’attendait devant la maison : c’était très impressionnant ! Michaëlle est une femme généreuse, qui a beaucoup d’idées pour la francophonie, à travers elle, c’est une manière de mettre en lumière ce qu’il y a de meilleur en Haïti, et bien sûr le Canada."

L’air des esclaves de Nabucco

"J’ai appris la nouvelle dans une atmosphère que je n’oublierai jamais : je regardais la télévision, tout au bonheur d’écouter Nana Mouskouri chanter l’"Ave Maria" de Schubert chez Drucker, et le "Choeur des esclaves" dans Nabbuco de Verdi quand j’ai vu défiler l’information sur le bas de l’écran, j’étais déjà transporté par la musique, comme prêt à accueillir un événement heureux.

J’étais sûr qu’elle l’emporterait, mais, enfin, il y avait cette bataille à mener. Michaëlle est le fruit du sacrifice de deux femmes : ma mère, Dianira Oriol, et ma soeur, Luce, qui se sont battues pour que Michaëlle et sa soeur puissent étudier au Canada. Aujourd’hui, je pense tout particulièrement à sa grand-mère, ma mère, que je vois encore, en décembre 1957, porter Michaëlle, qui n’avait qu’un mois, sur la galerie de notre maison à Port-au-Prince. Elle serait si fière..."
Meslée


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