MosaikHub Magazine

Galileo : le GPS européen redécolle

samedi 23 août 2014

INFOGRAPHIE - Après plusieurs mois de retard, une fusée Soyouz a décollé vendredi de Guyane avec deux satellites du service de navigation de l’UE.

Avec un tir parfait depuis son pas de tir de Kourou en Guyane, la mythique fusée russe Soyouz a littéralement relancé le programme européen de navigation par satellite Galileo, en emportant en orbite les satellites 5 et 6 de la future constellation, qui devrait en compter 30 au total en 2017. Les 4 premiers satellites de validation du système avaient été lancés, déjà par Soyouz, entre 2011 et 2012, mais, depuis, la phase à proprement parler opérationnelle du programme peinait à prendre le relais, provoquant des tensions entre la Commission européenne, qui dirige le programme, et l’Agence spatiale européenne (ESA), qui l’exécute.

Après des années de tergiversations et de crises politiques entre les grands pays européens et les États-Unis, qui avaient à plusieurs reprises menacé de faire capoter un projet lancé il y a déjà 11 ans, en 2003, les derniers écueils de Galileo sont désormais industriels et techniques. Le lancement de vendredi, avec les deux premiers satellites dits de « pleine capacité opérationnelle » aurait normalement dû avoir lieu en septembre 2013, Mais les deux groupes industriels qui avaient été retenus en 2010 pour fabriquer les 14 premiers satellites, l’allemand OHB Systems et le britannique SSTL (Surrey Satellite Technology Limited), semblent avoir sous-estimé la complexité de la tâche industrielle qui leur a été confiée, entraînant un retard de plusieurs mois à la livraison des satellites qui viennent d’être lancés.
Précision meilleure que le GPS américain
Il faut dire que les satellites de Galileo sont des engins spatiaux plus que spéciaux. Chaque satellite de 700 kg emporte à son bord 4 horloges atomiques, les plus précises jamais envoyées dans l’espace. C’est l’exactitude de ces horloges qui doit permettre à Galileo d’offrir une précision de positionnement inégalée de moins d’un mètre, meilleure que ce que permettent les signaux civils des systèmes déjà existants, le célèbre GPS américain et le russe Glonass. Mais l’écart de précision qui était vanté lors du lancement du programme au début des années 2000 s’est très largement réduit, et le signal civil du GPS permet déjà une précision à moins de 5 mètres près.

Le système européen reprend les mêmes solutions techniques que ces deux constellations militaires GPS et Glonass, lancées au sommet de la guerre froide par les deux superpuissances. En 2017, Galileo devrait fonctionner grâce à une constellation de 30 satellites placés en orbite moyenne, à quelque 23.000 km de la surface, et d’un réseau de stations au sol qui surveillent et recalent les horloges des satellites.

Des applications nouvelle qui restent à inventer

Pour l’utilisateur grand public, le service de Galileo sera accessible de manière gratuite et totalement transparente, grâce aux puces compatibles entre les différents systèmes américain, russe et européen qui commencent déjà à équiper les boîtiers de navigation routière et les smartphones.

Le système européen ne devrait pas révolutionner les applications grand public existantes, pour lesquelles la précision du GPS est généralement suffisante. Il apportera tout de même des améliorations sensibles, notamment dans les zones urbaines où les immeubles peuvent « cacher » les satellites. Les deux bandes de fréquences des signaux de Galileo donneront alors de bien meilleurs résultats que la seule fréquence allouée au signal civil du GPS.

Mais, au final, le succès de Galileo devra se mesurer par le nombre de nouvelles applications commerciales qu’il pourra permettre, grâce notamment à ses signaux payants qui offrent plus de précision et plus de robustesse pour des secteurs ou l’exactitude doit être garantie, comme le positionnement des avions ou des trains, ou l’émergence de futures voitures automatiques, sans conducteur.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie