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Gérard Houllier : « Messi mérite amplement le Ballon d’or du Mondial »

mardi 15 juillet 2014

Sur dix joueurs sélectionnés (voir la liste), Lionel Messi a finalement été retenu comme le meilleur joueur de la Coupe du monde 2014. Un choix contesté qui a mis pour une fois d’accord Diego Maradona (« Je donnerais tout à Messi, mais ce n’est pas juste de récompenser quelqu’un juste pour des histoires de marketing ») et Sepp Blatter (« J’ai été surpris par cette décision »).

L’ancien entraîneur de l’équipe de France et de Liverpool, Gérard Houllier, fait partie du groupe d’étude technique de la FIFA qui a décerné ce prix au capitaine de l’Argentine. Le Français justifie le choix d’attribuer le « Ballon d’or Adidas » à Lionel Messi qui est également le capitaine de la campagne publicitaire de l’équipementier.

Pourquoi la FIFA a-t-elle décidé d’atribuer le Ballon d’or de la Coupe du monde à Messi alors qu’il n’a pas fait un Mondial exceptionnel ?

Gérard Houllier : Je comprends que ça a surpris, parce que tout le monde ne se rappelle que de la deuxième mi-temps de Lionel Messi en finale. Nous, à la commission, on regarde tous les matchs, et nous jugeons qu’il a été l’homme le plus important pour son équipe. Il est allé en finale, ce qui est une des conditions d’attribution du trophée.

En plus, Messi a été plus que décisif lors des quatre premiers matchs. En demi-finale, contre les Pays-Bas, il marque son pénalty en tant que premier tireur. L’analyse prend aussi en compte le fait qu’il était capitaine d’une équipe soudée. Une formation qui a bien joué ensemble. Chose qu’on n’avait plus vue depuis longtemps en Argentine. Il a été plus que décisif dans ce collectif et sa mise en place. Pour moi, il mérite amplement ce Ballon d’or, vu qu’il a porté son équipe jusqu’en finale.

Des joueurs comme Arjen Robben, James Rodriguez voire Neymar n’auraient-il pas plus mérité cette récompense ?

Robben a été virevoltant et très bon, mais il n’a pas autant pesé sur le collectif. Il ne marque ni en demi-finales, ni en quarts. Même si il a provoqué un pénalty en huitièmes contre le Mexique, il a beaucoup moins pesé sur le jeu de son équipe.

James Rodriguez s’est, lui, arrêté trop tôt [éliminé en quarts de finale], comme Neymar ou l’autre grand artisan de la bonne prestation de l’Albiceleste, Angel Di Maria [tous deux blessés en quarts de finale]. Di Maria aurait pu être un candidat très sérieux s’il avait pu aller jusqu’au bout, il a été excellent et très créatif.

Est-ce que la performance de Messi en finale a été prise en compte par la commission ?

Il y avait une compétition entre Müller et Messi, mais, je le répète, on s’est intéressés à l’ensemble des sept matchs. La finale a compté, mais seulement au même titre que les autres rencontres. Sur l’ensemble de la Coupe du monde, la commission était unanime pour que Lionel Messi remporte le trophée. Je pense aussi que l’opinion du public était assez « biaisée » par les plans anti-Messi des équipes adverses, qui l’ont beaucoup gêné. Pourtant, il a presque toujours réussi à s’en sortir. Après, chacun peut avoir son opinion.

Depuis 1998, le meilleur joueur de la Coupe du monde est soit finaliste (Kahn en 2002, Ronaldo en 1998, Zidane en 2006), soit demi-finaliste (Forlan en 2010), mais jamais vainqueur. Le Ballon d’or n’est-il pas qu’un lot de consolation ?

C’est parce qu’avant le Ballon d’or de la compétition avait été attribué avant la finale. En 2010, par exemple, Iniesta aurait sûrement gagné le trophée si on procédait comme nous procédons maintenant. Depuis, le système a évolué et nous décernons le prix après la finale. Zidane [et son coup de boule à Materazzi] et Kahn [coupable de deux erreurs], qui n’avaient pas fait une bonne finale n’auraient sûrement pas été Ballon d’or de la Coupe du monde.


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