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Haïti vs RD : Martelly ira à Barahona

mardi 13 octobre 2015

« Danilo Medina et Michel Martelly se rencontreront mardi à Barahona », peut-on lire sur le compte Twitter de la présidence dominicaine. Du côté haïtien, silence radio autour de cette rencontre. Jamais le voile n’a été aussi épais dans un contexte de tension entre les deux pays déclenchée après que le Ministère haïtien de l’Economie et des Finances (MEF) a pris la décision d’interdire l’entrée par voie terrestre sur le sol national de 23 produits en provenance de la République dominicaine.

« À la demande du gouvernement haïtien, le président dominicain Danilo Medina s’apprête à recevoir le chef de l’Etat haïtien, Michel Martelly, dans la province de Barahona pour discuter de questions d’intérêt commun aux deux pays. Cette rencontre débutera à 11h00 du matin », a informé Roberto Rodriguez Marchena, le porte-parole du gouvernement et chef de la direction de la communication de la présidence. Dans le calendrier dominicain, l’interdiction d’entrée par voie terrestre des 23 produits en provenance de la République voisine, entre autres. La nouvelle a été annoncée par Roberto Rodriguez Marchena via son compte Twitter. « A la demande du gouvernement haïtien, les présidents Martelly et Medina se réuniront à 11 heures du matin à Barahona. Levée de l’interdiction, entre autres choses », dit Rodriguez Marchena dans son tweet repris un peu plus tard par le compte Twitter officiel de la présidence dominicaine. Si la composition de la délégation haïtienne demeure jusqu’à présent inconnue, Rodriguez Marchena a dévoilé en conférence de presse la composition de celle de son gouvernement. Selon Marchena, le président Danilo Medina se fera accompagner du ministre des Affaires étrangères, Andres Navarro, du ministre de l’Industrie et du Commerce, Jose del Castillo Saviñon, du ministre de l’Intérieur, Jose Ramon Fadul, du ministre de la Présidence de la République dominicaine, Gustavo Montalvo et du directeur des douanes, Fernando Fernandez. La semaine dernière, le ministère dominicain des Affaires extérieures et celui de l’Industrie et du Commerce ont annoncé que depuis le 29 septembre dernier, le comité d’accès aux marchés de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est saisi par les autorités dominicaines pour arbitrer la décision du gouvernement haïtien de réguler le commerce transfrontalier. Et, du côté de Dajabon, les commerçants et transporteurs dominicains ont paralysé toute activité commerciale le long de cette bande frontalière et interdit l’entrée sur leur territoire d’Haïtiens pourtant en possession de leur passeport muni de visa. Cette rencontre se déroule alors que la chancellerie haïtienne déplore le décès de 3 Haïtiens en République dominicaine. En effet, le ministère des Affaires étrangères annonce dans un communiqué que le gouvernement haïtien a appris avec la plus grande consternation le décès tragique de trois ressortissants haïtiens, survenu le jeudi 8 octobre en République dominicaine. Selon ce communiqué, ces citoyens haïtiens ont été tués au cours de l’accident d’un autobus de la Direction générale de la migration dominicaine, provenant de la ville de Constanza, qui transportait, selon les témoignages, une cinquantaine de personnes en instance de déportation vers la République d’Haïti. La chancellerie haïtienne compatit à la douleur des familles des victimes et présente ses condoléances émues à tous leurs parents. On ne sait pas encore si le thème migration sera abordé dans cette rencontre de haut niveau. Au cours du mois de septembre 2015, le Service Jésuite aux Migrants-Haïti (SJM-Haïti) a enregistré dans les quatre points-frontières officiels entre Haïti et la République dominicaine 2941 migrants haïtiens déportés. La majorité d’entre eux arrive par Ouanaminthe et Malpasse. Bon nombre de ces migrants ont été arrêtés en pleine rue et dans leur travail. Cela dit, ils sont rentrés les mains vides, quittant leurs biens et parfois leurs familles. Ils n’ont pas non plus la chance de toucher leur salaire. Certains ont laissé même plusieurs mois de salaire. Le SJM-Haïti dénonce ces rapatriements qui ne tiennent pas compte de l’article 7 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Ainsi le SJM-Haïti appelle-t-il l’État haïtien à veiller, par le biais des postes consulaires, aux intérêts de ses travailleurs en territoire voisin.


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