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Irak : début de la "nouvelle phase" contre le groupe État islamique

mardi 11 novembre 2014

Pour la première fois, des conseillers militaires américains ont été déployés dans la province d’Al-Anbar pour lutter contre les djihadistes.

Des conseillers militaires américains ont pour la première fois été déployés dans la province irakienne d’Al-Anbar, signe tangible de la "nouvelle phase" récemment annoncée par les États-Unis dans le cadre de la lutte contre le groupe État islamique (EI). Un grand flou entoure toujours le sort du chef de l’organisation EI, Abou Bakr al-Baghdadi, depuis les raids de la coalition anti-djihadistes qui ont visé la semaine dernière "un convoi de dix véhicules qui transportaient peut-être des chefs de guerre", selon le Pentagone. Des informations non confirmées ont indiqué qu’il aurait été blessé, voire tué. "Il y a clairement de nombreuses informations contradictoires sur le sort de Baghdadi. Mais (...) nous ne pouvons simplement pas confirmer son état actuel", a déclaré un porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren.

Le déploiement de cinquante soldats à Al-Anbar intervient peu après l’annonce du doublement de la présence américaine en Irak, à hauteur de 3 000 soldats, ce qui doit permettre aux forces irakiennes de passer à une configuration plus offensive contre les djihadistes avec le soutien de la coalition. C’est la première fois depuis le début de son engagement auprès du gouvernement irakien contre les djihadistes de l’EI que les États-Unis envoient des militaires ailleurs qu’à Bagdad et dans la région autonome du Kurdistan, au nord du pays.

"Ces soldats américains se trouvent sur la base aérienne d’Al-Assad pour évaluer dans quelle mesure les installations pourront être utilisées comme centre d’assistance et de conseil en soutien aux forces irakiennes de sécurité", a expliqué le Pentagone.

"Alléger la souffrance du peuple irakien"

Les forces pro-gouvernementales éprouvent les pires difficultés à regagner du terrain dans cette province de l’ouest du pays presque totalement contrôlée par le groupe EI, qui y règne sans partage au point d’avoir dernièrement exécuté plus de 200 membres d’une tribu sunnite qui avaient pris les armes contre eux.

Alliée de la coalition internationale, la Jordanie a fait parvenir lundi de l’aide humanitaire dans cette province dont elle est frontalière, afin "d’alléger la souffrance du peuple irakien" a dit le roi Abdallah II.

Acculées à Al-Anbar, les forces irakiennes semblent en passe de reprendre la ville de Baïji, au nord de Bagdad, avec le soutien aérien de la coalition internationale. Ses avions ont effectué au total 18 frappes ces trois derniers jours en Irak, où les raids ont commencé il y a trois mois.

Les Kurdes craignent un assaut d’Al-Nosra

En Syrie, l’autre théâtre opérationnel de l’organisation EI, la bataille de Kobané se poursuit "rue par rue" selon le chef du Parti de l’union démocratique (PYD), qui a affirmé lors d’un meeting à Paris que les forces kurdes allaient reprendre toute la ville aux djihadistes "dans un laps de temps très court".

Saleh Muslim a dit maintenant craindre un assaut du Front Al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaida, sur la ville kurde syrienne d’Afrine. Le groupe djihadiste y a massé des renforts après avoir récemment pris des localités tenues par les rebelles modérés dans ce secteur du nord-ouest syrien.

Dans un entretien au quotidien britannique The Guardian, le chef de l’opposition syrienne en exil a de son côté accusé la coalition internationale de "fermer les yeux" sur les exactions menées par le régime de Bachar el-Assad au profit de sa lutte contre les djihadistes de l’EI. "La coalition combat le symptôme du problème, qui est l’EI, sans s’attaquer à son origine, qui est le régime" d’Assad, a indiqué Hadi al-Bahra.

Des discussions entre Obama et Poutine

Alors que le conflit a fait plus de 195 000 morts depuis 2011, le président syrien a favorablement accueilli la proposition de l’émissaire de l’ONU Staffan De Mistura de "gel" des combats à Alep (nord), l’ex-capitale économique du pays. Les États-Unis doutent toutefois de la sincérité d’Assad.

La situation en Syrie a par ailleurs fait l’objet de discussions entre Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine à Pékin, en marge du sommet Asie-Pacifique de l’Apec. La Russie est l’un des principaux soutiens du régime d’Assad avec l’Iran.


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