MosaikHub Magazine

Israël : les violences font deux nouveaux morts palestiniens, la colère gronde

samedi 10 octobre 2015

Les violences ont fait deux morts palestiniens de plus samedi à la frontière entre Israël et la bande de Gaza tandis que des milliers de personnes signifiaient lors de funérailles que la colère n’était pas près de retomber.

A Jérusalem-Est, deux Palestiniens de 16 et 19 ans ont par ailleurs été abattus par les policiers israéliens tout près de la Vieille ville, après avoir, dans deux nouvelles attaques, blessé au couteau deux juifs ultra-orthodoxes ainsi que deux policiers israéliens.

Après avoir cherché ces derniers jours à éviter l’escalade, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas se sont rejeté la responsabilité des violences lors d’entretiens téléphoniques avec le secrétaire d’Etat John Kerry qui leur a dit sa "profonde inquiétude".

M. Netanyahu a dit à son interlocuteur américain qu’il attendait de l’Autorité palestinienne qu’elle arrête "son incitation féroce basée sur des mensonges qui a provoqué l’actuelle vague de terrorisme".

Quant à M. Abbas, il lui a réitéré la nécessité pour le gouvernement israélien de cesser de "couvrir les provocations des colons, menées sous la protection de l’armée".

Déclenché le 1er octobre avec une attaque qui a coûté la vie à deux colons israéliens en Cisjordanie occupée, ce cycle de violences a réveillé le spectre d’une troisième intifada, du nom des soulèvements populaires palestiniens contre l’occupation israélienne de 1987 et 2000 ayant fait des milliers de morts.

Les analystes estiment qu’on n’en est pas là mais mettent en garde contre le risque qu’un incident grave ne mette le feu aux poudres pour de bon.

Pour la deuxième journée consécutive, des centaines de Palestiniens sont allés défier les soldats israéliens postés de l’autre côté de la barrière séparant Gaza d’Israël.

- L’inconnue Hamas -

En plus d’exprimer leur solidarité avec la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, les Gazaouis cherchaient aussi à donner libre cours à leur propre hargne causée par trois guerres en six ans avec Israël et une réclusion presque totale.

Durant les heurts, deux adolescents ont été tués près de la frontière.

Selon l’armée, les Palestiniens ont "pénétré dans le périmètre du no man’s land, lancé des pierres et des pneus en feu. Les soldats ont tiré en l’air pour les stopper, en vain. Ils ont alors ouvert le feu sur les principaux instigateurs".

D’autres heurts ont eu lieu près du passage d’Erez à la frontière nord de Gaza, où "des dizaines de suspects ont franchi la barrière. Cinq ont été arrêtés", selon l’armée.

La violence a gagné Gaza vendredi avec la mort de sept Palestiniens par des tirs israéliens le long de la barrière qui, avec la frontière égyptienne, enferme le territoire. Il y a eu près de 150 blessés.

Il s’agissait de l’évènement le plus meurtrier entre Palestiniens de Gaza et Israël depuis la guerre de 2014.

La mort samedi de deux nouveaux Palestiniens pose plus que jamais la question de la réaction de l’enclave, du mouvement islamiste Hamas qui la gouverne et des autres organisations combattantes qui s’y trouvent.

Une roquette tirée de Gaza est tombée la nuit précédente dans le sud d’Israël sans faire de blessé. Israël n’a pas lancé de raid aérien de riposte, indication possible d’une volonté de ne pas enclencher une spirale d’hostilités.

Le Hamas, dont le chef a parlé d’une nouvelle "intifada", pourrait ne pas avoir intérêt à envenimer les choses, estiment les experts, car il se reconstruit après la guerre de 2014. A contrario, il ne peut rester à l’écart du mouvement en cours.

- Morts et arrestations -

La Cisjordanie et Jérusalem-Est ont elles continué à être secouées par les heurts qui ont suivi les funérailles houleuses de trois Palestiniens.

A Jérusalem-Est, des centaines d’hommes en colère ont accompagné le cercueil d’un Palestinien de 22 ans tué par des tirs israéliens lors d’une nouvelle bataille rangée la veille dans le camp de réfugiés de Chouafat, irréductible bastion palestinien. Des heurts y ont ensuite opposé Palestiniens et policiers israéliens.

Des foules plus vues depuis longtemps de milliers de personnes ont porté à bout de bras à Hébron et Yatta, en Cisjordanie, les corps de deux jeunes abattus après des attaques à l’arme blanche contre des Israéliens.
A Hébron, un Palestinien a succombé à ses blessures infligées jeudi lors de heurts avec les soldats israéliens, selon une source médicale.

Vingt-et-un Palestiniens ont été tués, dont sept auteurs présumés d’attaques à l’arme blanche, ainsi que quatre Israéliens depuis le nouveau cycle de violences le 1er octobre. Israël a arrêté 400 Palestiniens, dont la moitié âgés de 14 à 20 ans, selon le Club des prisonniers palestinien.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie