Kokoye, paradis mouillé de Grand-Goâve
Haïti ne cessera pas de m’étonner ! Après la plage sublime d’Abaka Bay, les chutes du Saut Mathurine, l’eau épatante de Pointe Sable, les montagnes de Furcy, pour ne citer que ceux-ci, je ne pensais pas que je pourrais tomber plus amoureuse. J’avais tort. Je ne m’attendais pas à ce qu’à environ vingt minutes en bateau à partir de Balanier, je puisse découvrir une eau encore plus magnifique et un sable encore plus blanc ! J’espère que tout le monde se rappelle de Richard, le capitaine qui nous avait conduits à Balanier pour la première fois il y a de cela quelques mois. Eh bien, Richard nous amena à Kokoye pour continuer la découverte des petits coins cachés du pays. La fête commença dès notre arrivée chez lui ! Comme d’habitude, sur la plage il y avait un homme faisant boucaner notre lambi pendant que nous mettions nos boissons dans la glacière. Il y avait également du poisson bien assaisonné et de l’eau de coco pour s’hydrater avant la traversée. Nous avions tous hâte de partir vers cette nouvelle aventure. Je n’arrêtais pas dire au reste du groupe qui ne connaissait pas encore le coin à quel point l’eau était belle. Dans une ambiance chaleureuse, au milieu de bonnes blagues et de fous rires, nous embarquâmes sur le fameux bateau blanc. Tout était prêt : boissons, musique, lunettes de soleil, chapeau et crème solaire. Nous étions si heureux qu’on nous croirait fous sur ce bateau, lançant nos mains en l’air au son de la musique. Le vin frais servait de rafraîchissement alors que le soleil battait son plein dans le ciel des Caraïbes, nous envoyant ses rayons puissants. Comme à l’accoutumée, je m’allongeai sur le toit du bateau. La vue était à couper le souffle. Devant nous, une étendue d’eau bleue, des montagnes verdoyantes, un ciel clair, défilant à la vitesse du bateau. Probablement l’un de mes meilleurs moments. Le trajet dura environ une heure et demie. Nous nous arrêtâmes à Balanier afin de déposer les fruits de mer qu’un cuisiner se chargerait de faire griller pour nous après notre excursion à Kokoye. Ce qui devait simplement être un stop pour déposer la nourriture se transforma en baignade. Comment résister à l’eau quasi-transparente de Balanier ?! Impossible. Notre ami Steeve, qui ne sait même pas nager, se jeta à la mer sans hésiter. Nous étions bel et bien fous ! Heureusement, que l’eau n’était pas profonde là où notre bateau avait accosté. La bonne humeur de tous était au summum. Après ce top, nous arrivâmes enfin à Kokoye après une vingtaine de minutes. Comme je l’avais prévu, tout le monde était enchanté. Certains un peu euphorique à cause d’une traversée bien arrosée. Kokoye, avec son sable blanc, les arbres défilant le long du bord de mer, ses rochers, son eau translucide étaient un véritable paradis. Des gamins se baladaient en bwafouye, des chaloupes étaient accostées, un spectacle digne de notre Haïti chérie. La plage était quasiment déserte. Les montagnes au loin donnaient à la scène un caractère plus enchanteur. J’aurais pu m’installer avec une tente pendant quelques jours, allumer un feu de camp et oublier la capitale. Après une bonne partie de snorkerling, nous étions affamés. Nous étions là depuis près de deux heures et nous avions hâte de manger. Nous n’arrêtions pas de penser au poisson qui nous attendait à Balanier. Nous ne fûmes pas déçus. Une vingtaine de poissons étalés sur des planches en bois, un autre plateau pour les bananes pesées et les lam veritab. Pour couronner le tout, une bonne sauce vinaigrette. Au coucher du soleil, nous profitâmes encore une fois de l’eau translucide avant de prendre la route pour Grand-Goâve . Encore une fois, ce fut une traversée pleine de fous rires. Sur le bateau, pendant que le soleil nous disait "à bientôt", nous pensions déjà à la prochaine excursion.
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