MosaikHub Magazine

L’armée dopée pour contribuer à la lutte antiterroriste

mercredi 29 avril 2015

Face au risque terroriste, l’armée va recevoir près de 4 milliards d’euros supplémentaires sur 4 ans et 7.000 militaires contribueront en permanence à la sécurité nationale, "un effort considérable" dans un contexte financier difficile, selon François Hollande.

"La France fait face à de lourdes menaces aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de notre territoire", a affirmé mercredi le chef de l’Etat après un Conseil de défense qui visait à tirer les leçons des attentats des 7, 8 et 9 janvier (17 morts).

L’opération Sentinelle de patrouilles militaires engagée depuis le début de l’année avec 10.000 hommes sera "pérennisée" avec "7.000 militaires" affectés à cette mission "de manière durable", a-t-il ajouté.

Le budget de la Défense (31,4 milliards d’euros en 2015) de la France, l’une des premières puissances militaires en Europe avec la Grande-Bretagne, va bénéficier de "3,8 milliards (d’euros) supplémentaires" entre 2016 et 2019. "C’est un effort important, c’est même un effort considérable", a-t-il estimé.

Dans l’opposition, des députés UMP ont déploré la faiblesse de l’effort. L’augmentation du budget, "cela fait moins d’un milliard par an. Or ce qui manque à nos armées risque de se chiffrer à beaucoup plus", a jugé sur iTELE Arnaud Danjean, député européen. "De la poudre aux yeux" et ces décisions "ne renforcent en rien nos moyens", a renchéri Philippe Meunier.

Pour Florian Philippot, vice-président du Front national, aucune annonce n’est "à la hauteur de la situation".

Ces décisions ont été prises "avec la volonté de porter la croissance et l’emploi au plus haut niveau possible. J’ai fait ce choix parce que c’est celui de la France, de sa protection, de sa sécurité. Les Français s’ils veulent avoir confiance dans l’avenir doivent se sentir partout en sécurité, protégés", a fait valoir François Hollande.

L’augmentation des crédits militaires bénéficiera aux personnels et aux équipements dont l’armée a besoin pour s’adapter à la lutte antiterroriste. François Hollande a évoqué la nécessité d’accorder plus de moyens à la cyberdéfense, à l’aéronautique et au renseignement.

Tenant compte des décisions prises ce mercredi, l’"actualisation" de la Loi de programmation militaire 2014-2019, votée en 2013, fera l’objet d’un projet de loi soumis au gouvernement le 20 mai avant d’être transmis au Parlement, a-t-il aussi indiqué.

Ces décisions vont entraîner l’annulation de plus de la moitié des réductions d’effectifs dans les armées prévues par la Loi de programmation militaire 2014-2019.

- 18.500 postes préservés -

Ainsi, 18.500 postes seront préservés sur les 34.000 menacés de suppression, a précisé la présidence.

En début d’année, le président avait déjà annoncé le gel de 7.500 suppressions d’emplois prévues en 2015.

Pour concrétiser ses nouvelles décisions, le ministère de la Défense compte faire passer le réservoir de forces terrestres pouvant être déployées sur le terrain de 66.000 militaires aujourd’hui à 77.000.

"Aujourd’hui, on est au-delà du contrat opérationnel tant à l’extérieur qu’à l’intérieur et il faut qu’on reprenne de la marge", note-t-on à la Défense. "On en est à rogner les permissions, voire les phases de réentraînement avant de repartir en opérations".

En extérieur, 9.000 hommes sont actuellement mobilisés au Sahel, en Centrafrique et dans le Golfe. Depuis les attaques de janvier, 10.000 militaires protègent en France des sites sensibles pour un coût estimé à un million d’euros par jour.

L’armée (Air, Terre et Marine) compte quelque 215.000 personnels militaires et civils.

François Hollande a enfin tiré un trait sur la querelle entre les ministères de la Défense et des Finances sur un trou budgétaire de 2,2 milliards d’euros dans le budget de la Défense 2015.

A l’origine, ce dernier misait sur des recettes exceptionnelles de 2,2 milliards d’euros liés à la cession de fréquences hertziennes de la TNT à des opérateurs privés. Au vu du retard pris dans ce domaine, l’option est abandonnée.

"En 2015, les crédits du ministère de la Défense de 31,4 milliards d’euros sont sanctuarisés et ce seront des crédits budgétaires sans aucun appel à des ressources extérieures", a-t-il dit.

Le projet de "sociétés de projet", des instruments juridiques pour acheter des matériels militaires (avions de transport Airbus A400M, frégates multimissions) avant de les louer à l’armée, est ainsi abandonné. Proposée par la Défense, cette solution était vivement combattue par les Finances


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie