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L’armée nord-coréenne placée en "état de guerre"

vendredi 21 août 2015

par Ju-min Park et James Pearson

SEOUL (Reuters) - L’armée nord-coréenne va être placée vendredi en "état de guerre" au lendemain des échanges de tirs d’artillerie entre les deux Corées, rapporte l’agence officielle de presse nord-coréenne KCNA.

L’ordre émane du dirigeant Kim Jong-un, qui a proclamé un "quasi-état de guerre" le long de la zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux entités de la péninsule. Il doit entrer en vigueur à 17h00, précise KCNA.

Cette rhétorique guerrière est fréquemment utilisée par le régime de Pyongyang dans les périodes de tension avec Séoul.

Jeudi, l’artillerie sud-coréenne a tiré une trentaine d’obus en direction du point d’où les Nord-Coréens venaient de prendre pour cible un haut-parleur sud-coréen, dans la partie occidentale de la frontière, a déclaré le ministère sud-coréen de la Défense. L’incident n’a pas fait de victimes mais le niveau d’alerte de l’armée sud-coréenne a été porté à son degré maximal.

Le gouvernement de Pyonyang a adressé une lettre au ministère sud-coréen de la Défense fixant un ultimatum de 48 heures pour que cessent les émissions de propagande diffusées par haut-parleurs sur onze sites dans la partie sud de la zone démilitarisée. L’ultimatum expire vers 17h00 samedi.

Le vice-ministre sud-coréen de la Défense, Baek Seung-joo, a expliqué qu’il était prévisible que le Nord fasse usage de tirs contre les haut-parleurs. Il a ajouté que les émissions se poursuivraient tant que la Corée du Nord n’aura pas présenté des excuses pour l’explosion de mines antipersonnel qui ont blessé deux soldats sud-coréens dans la DMZ.

Pyongyang dément être responsable de cet incident.

RISQUE TRÈS FAIBLE

Réunissant son Conseil national de sécurité, la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye a demandé aux responsables de la Défense de "réagir fermement" aux "provocations" du Nord, a rapporté son porte-parole.

Il s’agit du premier échange de tirs entre les deux Corées depuis octobre dernier, quand des soldats nord-coréens s’étaient approchés de la frontière et ne s’étaient pas retirés malgré les tirs de sommation de soldats du Sud, avait alors dit le ministère de la Défense à Séoul. Les soldats du Nord communiste avaient riposté aux tirs et la fusillade avait duré une dizaine de minutes, sans faire de victimes.

Le régime de Pyongyang a menacé le Sud d’opérations militaires si Séoul continuait la diffusion de propagande en direction du Nord le long de la frontière, a déclaré jeudi le ministère sud-coréen de la Défense.

Dans une lettre distincte, les autorités nord-coréennes se sont cependant dites prêtes à trouver une issue à la crise, même si elles considèrent que ces actes de propagande constituent une déclaration de guerre, a indiqué le ministère sud-coréen de l’Unification.

Les deux Corées sont toujours théoriquement en état de guerre depuis le conflit de 1950-53, qui s’est terminé par un armistice et une trêve, et non par un traité de paix.

"Le fait que les tirs effectués par les deux camps n’aient rien endommagé signifie qu’ils ne souhaitent pas provoquer un conflit armé. Il existe toujours un risque de guerre mais ce risque est très très faible", juge Yang Moo-jin, professeur à l’Université des études nord-coréennes de Séoul.

(Avec Tony Munroe, Henri-Pierre André et Pierre Sérisier pour le service français)


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