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L’ex-Premier ministre Yvon Neptune entendu au cabinet d’instruction

samedi 23 août 2014

« Moi, comme Premier ministre, j’ai pris toutes les dispositions pour gérer selon la loi, selon les normes administratives. » Yvon Neptune, en justiciable ordinaire, respectueux de la loi, répond sur des accusations de crimes financiers, sans pour autant mettre sa confiance dans l’appareil judiciaire.

L’ex-Premier ministre Yvon Neptune, sans avocat, accompagné du militant politique Ronald St Jean, le témoin de son choix, a répondu pendant plusieurs heures aux questions du juge d’instruction Lamarre Bélizaire, chargé de l’enquête sur des crimes financiers reprochés au pouvoir Lavalas, pendant le second mandat de Jean-Bertrand Aristide. « Moi, comme Premier ministre, j’ai pris toutes les dispositions pour gérer selon la loi, selon les normes administratives », a assuré Yvon Neptune, sans pour autant mettre la main au feu pour d’autres pontes du régime Lavalas, de proches de Jean-Bertrand Aristide qui sont dans le collimateur du juge d’instruction. Ceux sur qui pèsent des accusations doivent s’expliquer avec le juge d’instruction, a-t-il dit, refusant de qualifier l’instruction du juge de politique. « Le juge a posé des questions sur les accusations déjà connues par la presse », a souligné Neptune.

Décontracté, Yvon Neptune, ex-président de l’Assemblée nationale avant d’occuper le poste de Premier-minister, a indiqué qu’il est « content de parler à un juge d’instruction », des années après le tollé médiatique provoqué début 2005 par les accusations de corruption portées contre l’administration Lavalas par le rapport de la Commission d’enquête administrative dirigée par Paul Denis. En revanche, Yvon Neptune a refusé de parler de « confiance » en la justice haïtienne. « C’est elle qui est là, c’est devant elle qu’il faut venir, a indiqué l’architecte, homme politique qui a mis en avant sa spontanéité à répondre à l’invitation de la justice. Neptune, en réponse à une question d’un journaliste, a indiqué n’avoir pas de message à donner à Aristide dont les avocats, outre la demande de dessaisissement, ont accusé le juge d’instruction Lamarre Belizaire d’être utilisé comme instrument pour persécuter Jean-Bertrand Aristide.
Sur l’interdiction de départ, Neptune a relativisé, rappelant n’avoir pas voyagé depuis 2004, comme pour rappeler également son attachement au pays. Yvon Neptune, sur un ton sec, a souligné qu’il n’a jamais agi sous la contrainte pendant qu’il était le Premier ministre de l’administration de Jean-Bertrand Aristide. « Ma contrainte, c’est ma responsabilité », a souligné ce sudiste, incarcéré après le 29 février 2004. L’ex-Premier ministre, comme un justiciable ordinaire, s’est présenté au cabinet d’instruction sans tambour ni trompette.

Cette comparution intervient vingt-quatre heures après la circulation de rumeurs laissant croire que le mandat d’amener décerné contre Jean-Bertrand Aristide allait être exécuté par la DCPJ. Quelques dizaines de ses partisans ont donné de la voix, dénoncé l’instrumentalisation de la justice par le pouvoir Tèt Kale. En milieu d’après-midi, une source proche du cabinet d’instruction n’était pas en mesure de confirmer si d’autres personnes concernées par ce dossier allaient se présenter par-devant le juge Lamarre Bélizaire


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