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L’ultimatum du Groupe des 8 pour éviter la transition -

lundi 30 novembre 2015

Port-au-Prince, le 29 novembre 2015 Nous, signataires de la présente, candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral devant conduire à l’installation du nouveau Président élu le 7 février 2016, communément appelés Groupe des 8 (G8) : Constatons que le Conseil Electoral Provisoire (CEP) de Pierre-Louis OPONT affiche sa détermination d’agir dans l’opacité la plus totale et fait preuve d’une soumission légendaire vis-à-vis de l’exécutif et de l’international en publiant de soi-disant résultats définitifs des élections du 25 octobre 2015 sans tenir compte de la demande du G8 de mettre en place une commission d’enquête indépendante chargée d’épurer le processus électoral, de restituer la sincérité du scrutin et d’exclure les fraudeurs du processus. Le G8 juge inacceptable que le CEP publie ces résultats après avoir reconnu l’existence de fraudes massives dans le processus sans chercher à déterminer, d’une part, l’ampleur des fraudes et, d’autre part, identifier les fraudeurs et leur appliquer les sanctions prévues par le décret électoral. Il est inadmissible, révoltant voire répugnant que le CEP manipule une décision du BCEN en tentant de faire passer maladroitement tous les candidats impliqués dans le processus et ceux dont les noms figurent uniquement sur les bulletins de vote pour des fraudeurs en leur enlevant des votes et en publiant des résultats pour tous les candidats avant et après le BCEN. Peut-on logiquement considérer comme des fraudeurs ceux qui ont abandonné la course ? Cela est contraire au décret électoral qui prévoit d’enlever des votes uniquement aux fraudeurs dans l’analyse d’un procès-verbal. En agissant ainsi, le CEP se montre partisan et défend le candidat du pouvoir dénoncé comme le principal bénéficiaire des cas de fraudes. Dès lors, les membres du CEP cessent d’être des juges et se présentent comme des avocats du candidat du pouvoir. Le G8 est convaincu que des élections honnêtes, libres, transparentes et démocratiques ne sauraient être tenues sous la présidence de Joseph Michel Martelly, sans des changements au sein du CEP, sans un changement de commandement au niveau de certaines directions départementales et de certaines unités de la PNH, sans la fin des représailles et de la répression policière contre des manifestants pacifiques. Le G8 réprouve l’utilisation de cagoules par des policiers chargés de garantir la sécurité. L’instrumentalisation des forces de Police à des fins politiques ou comme escadrons de la mort est dangereuse et contraire au bon fonctionnement d’une société démocratique. Le G8 prend acte de la volonté du CEP scélérat et du pouvoir Tèt-Kale de conduire le pays vers le chaos et de ne laisser que très peu de chance aux démocrates que de lutter pour la mise en place d’un pouvoir de transition chargé de : - réformer l’Etat ; - réaliser la conférence nationale ; - faire adopter une nouvelle constitution ; - organiser des élections générales crédibles et propres dans un délai ne dépassant pas vingt-quatre mois. Le G8 supporte les revendications populaires et n’entend pas décevoir les attentes de la population. Le G8, conscient du risque élevé d’infiltration au niveau des manifestations, demande à la population de continuer à exercer ses droits de manifester pacifiquement pour faire respecter sa volonté et l’invite à ne pas céder au chantage, à l’intimidation et à la manipulation. Uni et Solidaire, le G8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire. Suivent les signatures :
Sauveur Pierre ETIENNE
Jean-Charles MOISE
Jude CELESTIN
Jean-Henry CEANT
Steven I. BENOIT
Eric JEAN-BAPTISTE
Mario ANDRESOL
Samuel MADISTIN


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