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La coalition s’attaque aux raffineries de l’Etat islamique en Syrie

jeudi 25 septembre 2014

Washington et ses alliés ont intensifié, dans la soirée de mercredi 24 septembre, leurs frappes en Syrie, prenant pour cible des raffineries contrôlées par l’Etat islamique (EI). Au même moment, devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président des Etats-Unis, Barack Obama, appelait le monde à « s’unir » face à la menace djihadiste. Celle-ci s’est une nouvelle fois imposée avec force aux dirigeants réunis à New York avec l’annonce de la décapitation d’Hervé Gourdel, otage français en Algérie.

S’attaquer aux sources de financement de l’EI

Les raids de la coalition, auxquels participaient mercredi soir les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis avaient pour objectif de tarir une des sources principales de financement du groupe terroriste. L’EI a en effet la mainmise sur plusieurs raffineries en Irak et en Syrie et vend du pétrole en contrebande aux pays frontaliers grâce à des intermédiaires.

Préfabriquées et facilement transportables, ces installations sont capables de produire chaque jour l’équivalent de 2 millions de dollars (1,57 million d’euros) de recettes. Douze d’entre elles situées dans l’est de la Syrie ont été visées, a précisé le Pentagone.

Depuis mardi, les Etats-Unis ont élargi leurs opérations contre l’EI à la Syrie, avec le soutien de cinq pays arabes : la Jordanie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn. Le Pentagone n’a pas fourni de détails quant aux contributions précises de chaque Etat.

La France va participer aux frappes aériennes en Irak

Cet homme est un otage du groupe terroriste Etat Islamique. Journaliste britannique, il n’avait pas donné de nouvelles depuis deux ans. Il apparaît ce jeudi dans une vidéo où il affirme être prisonnier des djihadistes et où il annonce qu’il dévoilera ’la vérité’ sur l’EI dans ’de prochains épisodes’. Deux Américains et un Britannique ont été assassinés ces dernières semaines par l’Etat Islamique. Les djihadistes, si l’on en croit l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme, ont progressé sur le terrain près de la frontière turque, prenant le contrôle d’une vingtaine de villages kurdes dans le nord de la Syrie. En Irak, non loin de Mossoul, leur capitale, les combattants de l’Etat Islamique auraient été poussés par les Peshmergas hors de plusieurs villages qu’ils occupaient. Les Américains pourraient lancer la semaine prochaine des raids aériens sur les centres de commandement de l’EI en Syrie. François Hollande a de son côté annoncé ce jeudi que la France participerait aux raids aériens, mais en Irak uniquement, et qu’aucun homme ne serait mobilisé au sol. Les livraisons d’armes aux combattants kurdes peshmergas et aux militaires irakiens se poursuivent. Des cargaisons partent en ce moment de République Tchèque et d’Allemagne.

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Pas d’intervention française en Syrie, pour le moment


Mercredi soir, François Hollande a déclaré que les frappes aériennes françaises contre l’EI se limitaient à l’Irak et qu’il n’était pas question d’agir de même en Syrie. « On ne peut pas tout faire, et il convient de bien faire », a argué le président, rappelant que Paris répondait à une demande du gouvernement irakien.

Mercredi après-midi, si le premier ministre, Manuel Valls, a obtenu le soutien du Parlement à l’engagement militaire de l’armée en Irak, l’opposition de droite a déploré lors du débat à l’Assemblée nationale, que Paris ne s’engage pas de la même manière en Syrie. Interrogé sur cette question jeudi matin sur RTL, le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian a semblé moins catégorique. « C’est une opportunité qui ne se présente pas aujourd’hui. Nous avons déjà une tâche importante à mener en Irak et on verra dans les jours qui viennent comment évolue la situation », a-t-il dit, ajoutant cependant : « C’est une question qui est posée ».

Unité mondiale affichée à l’ONU

« Le seul langage que des tueurs comme ceux-là comprennent est celui de la force », a lancé Barack Obama à la tribune des Nations unies. Le président des Etats-Unis a affiché sa détermination à travailler avec une vaste coalition.

Quant au premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, il a déclaré sur Twitter avoir obtenu le rappel du Parlement vendredi afin de débattre de la demande d’aide irakienne de frappes aériennes contre les djihadistes.
◾Endiguer le recrutement de djihadistes étrangers


Lors d’une réunion au sommet du Conseil de sécurité de l’ONU, présidée — fait rare — par Barack Obama, ses membres ont adopté à l’unanimité une résolution imposant aux gouvernements d’empêcher leurs citoyens de s’enrôler dans des organisations extrémistes. Le texte dit que tous les Etats membres doivent s’assurer que « leurs lois et règles nationales instaurent de lourdes sanctions pénales » à l’encontre des djihadistes étrangers et des responsables de leur recrutement et de leur financement.

A l’ouverture des débats, M. Obama a souligné que, selon les services de renseignement, plus de 15 000 combattants venus de plus de 80 pays avaient rejoint ces dernières années l’Irak et la Syrie. Plusieurs pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, ont déjà pris ou annoncé des mesures dans ce domaine.
◾Aider l’opposition syrienne

Le groupe des Amis de la Syrie, composé majoritairement de pays occidentaux et arabes qui soutiennent l’opposition au président Bachar Al-Assad, se sont engagés à fournir plus de 90 millions de dollars (70 millions d’euros) d’aide à l’opposition syrienne sous la forme d’équipements non létaux et d’aide humanitaire.

Le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, John Kerry, a annoncé environ 40 millions de dollars (31 millions d’euros) d’aide pour l’opposition modérée au régime syrien et à l’opposition civile lors d’une réunion organisée à l’ONU avec le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères britannique, Philip Hammond, et le chef de file de la Coalition nationale syrienne (CNS), Hadi Al-Bahra. Le Japon, qui entend fournir une aide humanitaire en Irak, en Syrie et d’autres pays alentour, a promis pour sa part 25,5 millions de dollars (19,8 millions de dollars). M. Hammond a dit que la Grande-Bretagne apporterait 16 millions de livres (20 millions d’euros) pour aider les rebelles modérés à consolider leurs positions sur les territoires qu’ils contrôlent.

M. Obama a réclamé en septembre le feu vert du Congrès au déblocage de 500 millions de dollars (389 millions d’euros) afin d’aider à la formation et à l’équipement des rebelles modérés. L’Armée syrienne libre n’a jusqu’à présent jamais pu se mesurer à la puissance militaire de l’EI, qui contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak et qui dispose de ressources importantes.

Le Core Group des Amis de la Syrie rassemble onze pays, dont les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie.


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