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La Russie et l’Ukraine proches d’un accord pour rétablir les livraisons de gaz

samedi 27 septembre 2014

La Russie et l’Ukraine s’acheminent vers un accord qui rétablirait la livraison de gaz russe, interrompue depuis le mois de juin et l’éclatement du conflit armé dans l’Est ukrainien

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« Nous avons négocié aujourd’hui un plan pour l’hiver en plusieurs points », qui doit permettre à l’Ukraine et à tous les pays européens qui dépendent du transit de ne pas se retrouver à court de gaz, a déclaré Günther Oettinger, le commissaire européen à l’énergie. Il a qualifié l’accord, qui doit encore être approuvé par les deux capitales, de « solution intérimaire pour assurer l’approvisionnement ». Selon M. Oettinger, qui a joué le médiateur entre les deux camps, l’accord garantit à Kiev au moins 5 milliards de mètres cubes de gaz d’ici à fin décembre contre paiement anticipé.

Selon cet « accord intérimaire », l’Ukraine paierait tout d’abord en remboursement d’impayés une somme de 3,1 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) à Gazprom, après quoi l’approvisionnement pourra reprendre. Le prix négocié est de 303 euros les 1 000 m3, moins que les 382 euros que Gazprom avait voulu imposer, mais plus que le prix en vigueur avant le changement de gouvernement en Ukraine (211 euros).

L’APPROVISIONNEMENT DE L’EUROPE MENACÉ

Mais cet accord négocié sans que les deux camps ne discutent directement l’un avec l’autre ne signifie en rien une sortie de crise. D’abord parce qu’il doit être approuvé par les deux exécutifs, et ensuite parce que les interprétations des ministres russe et ukrainien divergeaient légèrement. Ainsi l’Ukrainien Iouriï Prodana prévenu que Kiev ne paierait les 3,1 milliards de dollars promis que si Gazprom s’engageait sur des livraisons pendant l’hiver.

Plus tôt dans la journée, les ministres des affaires étrangères des pays membres du G7 réunis à New York avaient sommé la Russie de « respecter ses engagements relatifs au cessez-le-feu, aux accords de Minsk et à la souveraineté de l’Ukraine ». Les Occidentaux attendent du Kremlin un arrêt total de son soutien aux séparatistes prorusses en Ukraine et ne cachent pas envisager un nouveau train de sanctions à l’encontre de Moscou.

La réponse ne s’est pas faite attendre. La Russie a de nouveau menacé de couper l’approvisionnement en gaz de toute l’Europe. L’Ukraine s’est tournée depuis juin vers des opérateurs privés européens pour assurer son approvisionnement énergétique – principalement en gaz russe – à un meilleur prix, technique dite « des flux inversés ». Pour la Russie, c’est une violation manifeste des contrats qui lient le secteur gazier aux opérateurs européens. « Les contrats en vigueur ne prévoient aucune réexportation », a déclaré le ministre de l’énergie russe dans un entretien au magazine allemand Handelsblatt.

Autre problème : l’opérateur du réseau hongrois de gazoducs, FGSZ, a annoncé jeudi qu’il suspendait pour une durée indéterminée ses livraisons en direction de l’Ukraine en raison de problèmes techniques. Bruxelles a réagi prestement par la voix de sa porte-parole, Helen Kears : « Nous attendons de tous les Etats membres qu’ils facilitent les flux inversés », a-t-elle déclaré.


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