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CHAMBRE BASSE/PREMIER MINISTRE

La séance de ratification de la politique générale de Fritz Jean ajournée -

jeudi 17 mars 2016

Le Premier ministre Fritz-Alphonse Jean a été renvoyé par la Chambre basse « afin de mettre au propre son devoir ». Il devra y retourner ce vendredi 18 mars pour présenter l’énoncé de sa politique générale devant l’assemblée des députés

Les députés proches du palais national ont joué gros ce mercredi en contraignant le président de la Chambre basse d’ajourner au vendredi la séance de ratification de l’énoncé de la politique générale du Premier ministre Fritz-Alphonse Jean. Débutée à 3h13 p.m., la séance s’annonçait très houleuse. Quelque 82 députés sur 92 ont répondu à l’appel nominal. Après l’adoption de l’ordre du jour, une délégation de trois députés est allée chercher le Premier ministre et son cabinet ministériel afin de les introduire dans la salle de séance. -

Tandis que le Premier ministre et son cabinet prennent siège dans la salle, des débats se font sur la constitution du cabinet ainsi que sur l’appellation des ministères. Le député Fritz Chéry, président de la commission des Sports de la Chambre basse, intervient pour exiger le respect strict de la loi fixant le nombre des ministères à dix-sept. Il déplore que le PM s’est présenté avec un cabinet constitué de 15 portefeuilles ministériels. L’élu de AAA dit ne pas comprendre l’idée de fusionner le ministère de l’Éducation nationale avec celui des Sports. « Je recommande de renvoyer le Premier ministre afin de corriger son cahier avant d’y revenir avec son cabinet au grand complet », soutient le député de Gros-Morne. -

Sa proposition a été appuyée par plusieurs de ses collègues, dont les supporteurs du pouvoir. Légion sont les députés qui estiment que la loi fixant le nombre des ministères a été violée. Sur l’instance d’un grand nombre de députés, le bureau a invité M. Fritz-Alphonse Jean à prendre la parole afin d’apporter des clarifications sur son cabinet ministériel. Ce dernier explique n’avoir pas réduit le nombre des ministères, mais de préférence a fait une fusion dans le but de diminuer les dépenses de l’État. Toutefois, le Premier ministre acquiesce à la demande de l’assemblée des députés tout en promettant de séparer le ministère de l’Education de celui des Sports notamment. -

Inconfortables, les supporteurs de Fritz-Alphonse Jean redoutent le pire en ce qui a trait à la tournure de la séance. Les députés du Groupe des parlementaires à l’écoute du peuple (GPEP) et ceux du Groupe des parlementaires indépendants (GPI), proches du palais, sollicitent un report de la séance afin de donner le temps au PM de corriger son cahier avant de retourner à la Chambre basse pour le vote de sa déclaration de politique générale. C’ est le député de Lavalas Sinal Bertrand qui a réclamé cet ajournement en se faisant porte-parole de ces deux groupes parlementaires. -

Cependant, les députés du groupe majoritaire, hostiles au Premier ministre Jean, ne jurent que par la continuité de la séance. À l’image du président de l’Association de parlementaires pour Haïti (APH), Rony Célestin, ou Jean-René Lochard, les députés de l’opposition tentent de convaincre le bureau d’inviter le concerné à gravir la tribune pour faire l’exposé de l’énoncé de sa politique générale. Ils affirment que leur conviction est faite pour rejeter la politique générale du Premier ministre nommé. Car, selon eux, Fritz-Alphonse Jean ne fait pas consensus. -

Après plus d’une heure de discussions, le président de la Chambre des députés tente de trancher. La décision du député Cholzer Chancy va dans le sens des députés de l’opposition qui exigent la poursuite de la séance. Mécontents, les députés proches du pouvoir crient au scandale. Le député Sinal Bertrand revient à la charge. Il conteste la décision de son président et lui demande de soumettre sa proposition au vote avant de trancher. Il a évoqué les règlements intérieurs de ladite chambre pour appuyer son intervention. Les députés proches de la nouvelle équipe menacent d’infirmer le quorum au cas où le député Chancy déciderait de continuer la séance sans tenir compte de leur demande. -

Entre-temps le débat chauffe. Et le député Patrick Norzéus a sollicité une suspension de séance de quelques minutes. Il était environ 6 heures quand le député Chancy a annoncé la reprise de la séance. Seulement une vingtaine de députés se trouvaient dans la salle. En conséquence, le parlementaire a ajourné la séance au vendredi 18 mars 2016.

-Yvince Hilaire

yvincehilaire@lenouvelliste.com


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