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Le CEP déplore les « exactions » des partis politiques, mais ne les sanctionne pas

mardi 25 août 2015

« Ale, pa peche ankò… » On pourrait prendre ce passage de la Bible pour traduire le communiqué rendu public lundi par le CEP pour lancer une mise en garde contre une quinzaine de partis politiques impliqués dans des actes de violence lors des élections du dimanche 9 août. L’institution électorale reconnaît que les membres, les candidats et les sympathisants de ces entités politiques ont commis des exactions le jour du vote, mais décide de ne pas les sanctionner. Première mise en garde du CEP contre PHTK, Bouclier, VERITE, Fusion, KID, APLAH, Renmen Ayiti, Adrena, PONT, LAPEH, AAA, REPARENN, PPN, Pitit Dessalines, Korega, Kontrapep la et Respè. Tous des partis politiques impliqués dans des actes de violence lors du premier tour des législatives. Selon le Conseil électoral provisoire, des membres, des sympathisants et des candidats se réclamant de ces organisations politiques ont « commis des exactions », le jour du scrutin, compromettant son bon déroulement, dans huit départements sur dix, les Nippes et le Nord-Est étant épargnés. « Le Conseil électoral provisoire déplore que des candidats et sympathisants de partis et groupements politiques, notoirement déclarés, aient perturbé la journée électorale du 9 août 2015, saccageant des centres de vote, enlevant des matériels électoraux », lit-on dans un communiqué de l’institution électorale rendu public lundi portant la signature de Pierre-Louis Opont, président du CEP. Estimant, visiblement, que les agissements des proches de ces entités politiques ne méritent pas un carton jaune, encore moins un carton rouge, le CEP, comme dans un match de foot, lance un premier avertissement à ces structures politiques. « Le Conseil met en garde les représentants légaux de ces partis et groupements politiques, qu’en cas de récidive de leurs sympathisants ou de candidats inscrits sous leur bannière, ils encourent l’exclusion de la course électorale, dans la circonscription où le forfait a été commis, en vertu de l’article 119, alinéa (c) du décret électoral du 2 mars 2015 », a menacé l’institution que dirige Pierre-Louis Opont. « Le Conseil en appelle à l’esprit patriotique des responsables de ces partis et groupements politiques, en vue de porter leurs candidats et sympathisants à respecter scrupuleusement les dispositions du décret électoral », a exhorté le CEP. Cependant, il faut rappeler que le CEP a déjà exclu du processus électoral 16 candidats aux législatives pour leurs implications dans des actes de violence lors du scrutin, dont cinq d’entre eux représentaient le parti présidentiel, PHTK. Le Conseil électoral avait indiqué qu’il documentait d’autres cas et a laissé comprendre que d’autres candidats pourraient être rayés de la course électorale. Ce communiqué met-il fin à toute poursuite contre les organisations politiques impliquées dans des actes de violence lors du scrutin ? Le CEP a-t-il dans sa ligne de mire d’autres candidats fauteurs de troubles à radier de la course électorale ? Le Nouvelliste a tenté en vain auprès du CEP de trouver des réponses à ces questions. Les séances débuteront aux BCED mercredi Les 72 heures allouées aux candidats pour produire leurs contestations ont terminé lundi matin. Les Bureaux du contentieux électoraux départementaux (BCED) étant déjà constitués, les plaidoiries débuteront mercredi, a indiqué au Nouvelliste le président du BED de l’Ouest 1, Wally Dessence. La plupart des candidats, ayant produit des contestations pendant la période de 72 heures, ont surtout dénoncé les résultats préliminaires du premier tour des législatives. Au BED de l’Ouest 1 où la période de contestation a pris fin lundi à 8 heures du matin, 34 candidats, dont 26 à la députation et six au Sénat, estiment que l’institution électorale a commis des erreurs dans le mode de comptage, a fait savoir Wally Dessence, président du BED de l’Ouest 1, interrogé par Le Nouvelliste lundi dans son bureau. Procès-verbaux en main, les candidats à la députation dans des circonscriptions du département de l’Ouest, tels, entre autres, Jerry Tardieu, Kébreau Zamor, Jean Philippe Sassine, Elie Blaise, Jean-Marcel Lumérant, Mario Beauvois, Alfredo Junior et des candidats au Sénat : Louis Gérald Gilles, Jean Renel Sénatus, Marie Liliane Védrigue… « contestent les résultats des élections », a indiqué Wally Dessence. Le président de BED de l’Ouest 1 a fait savoir que les BCED étant déjà constitués, les plaidoiries débuteront mercredi. Cependant, Wally Dessence n’était pas en mesure de donner une date pour la fin de ces séances. Par ailleurs, répondant à ceux qui dénoncent le non-respect des 72 heures fixées pour produire les contestations, M. Dessence a souligné que cette période a débuté le vendredi 21 août à 8 heures du matin et a pris fin le lundi 24 août à 8 heures du matin. « J’ai affiché les résultats le vendredi 21 août à 8 heures du matin. Pour moi, la période de contestation a démarré à cette heure », a soutenu le président du BED de l’Ouest 1.
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