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Le Conseil électoral provisoire, quatre jours...

jeudi 29 octobre 2015

Le Conseil électoral provisoire, quatre jours après les élections, n’est pas encore en mesure de communiquer le taux de participation. Pierre-Louis Opont se veut prudent sur ce point. Toutefois, il a fait savoir que le CEP a distribué exactement 915 675 mandats aux partis politiques. Ce qui représente plus de 16% de l’électorat et plus de la moitié des gens qui ont été voter le 25 octobre si l’on considère le taux de participation de 30% avancé par des organisations d’observation électorale. 917 068 mandats ont été produits au total par le CEP pour uniquement les élections du 25 octobre. 915 675 d’entre eux ont été distribués aux partis politiques, donc en circulation le jour du vote sur tout le territoire. Pierre-Louis Opont estime avoir respecté en ce sens une exigence du décret électoral qui garantit aux organisations politiques une présence dans tous les bureaux de vote à travers le pays. « Nous avons respecté notre engagement », a-t-il souligné mercredi intervenant sur Radio Magik 9. Mais il y a un mais. Ces mandataires ont été plus nombreux le jour du vote que les électeurs proprement dits. Les 915 675 mandats représentent plus de la moitié des électeurs qui ont été voter dimanche dernier si l’on considère le taux de participation fourni par l’Observatoire citoyen pour l’institutionnalisation de la démocratie. Selon un rapport de l’OCID, le taux de participation pour les élections du dimanche 25 se situe autour de 30% de l’électorat. « Dans l’ensemble du pays, les observateurs de l’OCID ont rapporté une plus grande mobilisation de la population dans les centres de vote », a indiqué l’organisation d’observation électorale. Pour la coalition d’organisations d’observation électorale formée du RNDDH, de SOFA, du COHNANE et du CNO, « le taux de participation avoisinant 25%, déjà faible, devient encore plus faible en raison de la rotation des mandataires – observateurs ayant voté plusieurs fois… ». Environ quatre jours après les élections, le CEP n’a toujours pas communiqué le taux de participation. Selon Pierre-Louis Opont, l’institution électorale ne peut pas procéder de la même manière que les organisations d’observation électorale qui avancent des chiffres approximatifs comme taux de participation. Cette situation, a-t-il dit, crée un doute dans l’esprit des gens et pourrait provoquer une remise en question du taux de participation que le CEP aura à annoncer. En outre, le président du CEP croit savoir que même si le CEP a distribué 915 675 mandats aux partis politiques, il n’y avait pas 915 675 personnes détentrices de mandats le jour du scrutin dans les bureaux de vote. Avec ou sans mandat, un électeur peut voter plusieurs fois, ce qui constitue un crime, a souligné Pierre-Louis Opont. Selon lui, personne ne peut voter plusieurs fois sans la complicité des membres ou d’un membre de bureaux de vote. « Il y a des garde-fous dans le système qui permettent d’annuler ces votes si cela se présente », a rassuré M. Opont. Pierre-Louis Opont a fait savoir que les dénonciations contre un bureau, un centre de vote ou une zone feront l’objet d’une analyse particulière. Le CEP va les étudier au cas par cas afin d’apporter des corrections, a-t-il dit. « Le CEP peut le faire et je prends l’engagement de le faire », a-t-il martelé en guise de promesse. « Nous avons des moyens pour vérifier quand il y a bourrage d’urne, quand quelqu’un a voté plusieurs fois, quand le procès-verbal est falsifié… », a-t-il dit, soulignant que le CEP connaît toutes les possibilités de fraudes. Dans son rapport, la coalition d’organisations d’observation électorale formée du RNDDH, de SOFA, du COHNANE et du CNO a dénoncé le fait que, « outre des organismes d’observation électorale tels que UNADA, COFE, Ligue haïtienne d’action civique et morale (LHACIM), des partis politiques et des candidats ont vendu des cartes d’accréditation à des partis politiques autres que ceux auxquels ils font partie. Ces cartes étaient disponibles sur le marché à raison de mille cinq cents (1 500) gourdes la carte ». Les organisations d’observation électorale étaient 17 à avoir reçu des cartes d’accréditation. Ces structures, a souligné Pierre-Louis Opont, ont reçu des cartes d’accréditation en fonction des demandes qu’elles ont faites au CEP, en fonction du nombre de leurs agents déployés sur le terrain. Il y en a qui ont obtenu 500 ou 600, ou 1000 ou encore 1 200… Le décret électoral, a rappelé M. Opont, accorde aux observateurs électoraux le même privilège que les mandataires, c’est-à-dire qu’ils peuvent voter avec leur CIN là où ils sont affectés lors même que leur nom ne figure pas sur la liste électorale. Depuis mercredi, la quasi-totalité des procès-verbaux ont été acheminés au Centre de tabulation des votes pour le décompte des voix. C’est là que va se jouer le reste du processus électoral qui conduira à la publication des résultats.


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