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Journée internationale de la langue et de la culture créoles | MCC

Le créole haïtien célébré en grande pompe

vendredi 30 octobre 2015

Dieulermesson PETIT FRERE « Le ministère de la Culture a organisé, ce mercredi 28 octobre 2015 au Kiosque Occide Jeanty au Champ de Mars, en collaboration avec l’Académie du créole haïtien, une grande cérémonie pour marquer la journée internationale de la langue et de la culture créoles. Plusieurs personnalités du gouvernement, dont le directeur général du Bureau national d’ethnologie, Érol Josué, et celui du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Rénold Telfort, et du monde culturel et artistique ont pris part à cet événement haut en couleur qui a réuni la grande foule. S’étant déroulé sur le thème « An nou travay pou tout sèvis vin jwenn nou nan lang peyi nou », cette cérémonie a sonné le glas de la série d’activités réalisées durant tout le mois d’octobre. Prévue pour 16h30, l’activité a démarré avec plus d’une heure de retard. C’est la bande à Ti-Coca qui, en l’espace de quelques minutes, a su calmer le public plus qu’impatient qui se grossissait de plus en plus et n’arrêtait pas d’applaudir et de remercier les organisateurs pour le retard. Il était plus de quinze minutes après 18h quand Esméralda Milcé et Clément Benoît II ont gravi le podium pour contextualiser l’événement. Et c’est au président du conseil de l’Académie du créole haïtien, l’écrivain et professeur Pauris Jean-Baptiste, qu’il revient de faire une longue plaidoirie pour l’utilisation de cette langue dans toutes les sphères de la vie administrative du pays. Dans son discours de circonstance, M. Jean-Baptiste a tenu à préciser que le créole, langue parlée par la majorité de la population haïtienne, est le ciment qui unit tous les fils et toutes les filles d’Haïti. Il a, entre autres, souligné les mauvais traitements infligés à la langue au profit du français. Revenant sur un article de la Constitution de 1918 qui bannissait le créole de l’administration publique, l’ancien constituant de 1987 se dit aujourd’hui heureux de voir la tendance quasiment inversée. Je suis d’autant plus fier de constater, affirme l’auteur de « Tonton Maten », que de nombreux candidats ont pris la liberté de s’exprimer librement dans la langue du peuple lors des dernières campagnes électorales. De son côté, le président de Sosyete animasyon ak kominikasyon sosyal (Saks), Ary Régis, a salué le travail et les efforts sans relâche des différents membres de l’Académie pour valoriser la langue créole. Le professeur de communication créole à la Faculté des sciences humaines a salué au passage la mémoire de Sony Estéus, ancien membre du comité ayant travaillé à la mise sur pied de l’Académie, décédé le 14 mars dernier. Une plaque d’honneur lui a été remise à titre posthume par le Saks pour sa contribution à la mise sur pied des radios communautaires qui jouent un rôle important dans la vulgarisation de la langue. La plaque a été reçue par son fils Steeve Estéus, heureux de voir le travail de son père reconnu et récompensé. Prenant la parole au nom de la ministre de la Culture, le directeur du Bureau national d’ethnologie, Érol Josué, a, quant à lui, soulevé la place du créole dans la religion vaudoue. Le chanteur-hougan n’a pas manqué de vanter le pouvoir de cette langue qui, selon lui, traduit mieux les prières, émotions et l’âme du peuple haïtien. Des plaques d’honneur ont été remises à cinq personnalités, dont quatre académiciens (Odette Roy Fombrun, Pauris Jean-Baptiste, Fritz Deshommes et Adeline Magloire Chancy) et le professeur Yves Déjean pour leur travail de promotion et de valorisation de la langue et de la culture créoles. Des prix ont été remis aux gagnants de la deuxième édition du concours d’œuvres littéraires en textes organisés par Saks et le « Jounal Bòn nouvèl » et à ceux du concours de reportage audio organisé par l’Académie du créole. Puis, s’en est suivi, au son du tambour, un défilé de mode qui présentait les collections de la modiste Maelle David. Les artistes Béo Monteau, BIC et son groupe et la bande à Ti-Coca ont rehaussé l’éclat de la cérémonie en offrant un spectacle qui a fait le bonheur du public.
Dieulermesson PETIT FRERE dpetitfrere@lenouvelliste.com


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