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Le pape rappelle à l’Amérique latine sa "dette" envers "les plus fragiles"

dimanche 5 juillet 2015

Le pape François est arrivé dimanche en Equateur pour un périple de huit jours en Amérique du Sud, rappelant dès son arrivée à Quito "la dette" qu’entretient toujours la région envers "les plus fragiles et les plus vulnérables".

"Les progrès et le développement (économique) en cours (en Amérique latine) garantissent un avenir meilleur pour tous", a déclaré le souverain pontife dans sa première allocution prononcée sur le tarmac de l’aéroport Mariscal Sucre de Quito où il est arrivé à 14H45 locales (19H35 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP.

Cependant, "une attention spéciale (doit être) accordée à nos frères les plus fragiles et aux minorités les plus vulnérables, envers lesquels l’Amérique latine conserve une dette", a ajouté le premier pape jésuite et latino-américain de l’Histoire.

Souriant, la soutane secouée par le vent, François avait auparavant reçu au pied des marches de la passerelle l’accolade du président équatorien Rafael Correa.

Accueilli par une haie d’honneur constituée d’enfants indiens en tenues traditionnelles, il avait ensuite écouté quelques minutes les airs d’un orchestre symphonique.

Il a ensuite quitté l’aéroport dans une petite voiture en direction de la nonciature apostolique, salué par une foule agitant des drapeaux blancs des deux côtés de la route.

Agé de 78 ans, le pape, qui quittera l’Equateur mercredi pour la Bolivie avant de se rendre au Paraguay de vendredi à dimanche, avait participé aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) au Brésil en 2013.

L’Amérique latine héberge la majorité des 1,2 milliard de catholiques de la planète, malgré les coups de boutoir portés par les cultes évangéliques.

Dans un télégramme adressé aux présidents vénézuélien Nicolas Maduro et colombien Juan Manuel Santos à l’occasion du survol du Venezuela, François a également plaidé pour "une coexistence pacifique" au Venezuela et en Colombie, deux pays secoués par des troubles intérieurs.

Pour son neuvième voyage à l’étranger, François visite trois pays à forte majorité catholique marqués par une longue histoire de pauvreté et d’inégalités touchant principalement les populations indigènes.

Il prononcera 22 discours et prendra sept fois l’avion sur un parcours de 24.000 km.

- Banderoles et peinture fraîche -

L’Eglise équatorienne espère "un message fort" du pape "pour que nous nous dirigions réellement vers les périphéries, vers les plus fragilisés et vers les plus pauvres", a expliqué à l’AFP le père David de la Torre, porte-parole de la Conférence épiscopale équatorienne.

Les Equatoriens, dont certains ont mis un coup de peinture sur leur maison et affiché des banderoles de bienvenue, reçoivent un pape pour la deuxième fois, après la visite de Jean Paul II en 1985.

A l’époque, 94% de la population se déclarait catholique. Un chiffre qui a baissé à 80% des 16 millions d’habitants aujourd’hui.

Cette baisse est associée à la progression exponentielle des cultes évangéliques, qui sont parvenus à attirer des indiens andins désenchantés face au manque d’attention de la hiérarchie catholique.

En Equateur, François célèbrera deux messes en plein air, une à Guayaquil (sud-ouest) lundi, la seconde à Quito mardi, où sont attendus jusqu’à trois millions de fidèles, dont des milliers de Colombiens et de Péruviens.

"J’adore les prêches du pape. Je suis une de celles qui admirent le plus Saint François d’Assise, et je l’adore parce qu’il est identique : l’humilité, l’amour, le fait que l’eau soit sa soeur, que les oiseaux soient ses frères", s’enthousiasmait Maria Criollo, une femme au foyer de 44 ans, à l’entrée d’une église de Quito.

Le déplacement du pape en Equateur intervient dans un contexte de crispation politique autour de la figure du président Rafael Correa, qui se présente comme un "catholique humaniste de gauche" et cible depuis un mois des manifestations d’opposants à sa politique à tendance socialiste.

A sa descente d’avion, François a appelé les Equatoriens à s’inspirer de l’Evangile pour "faciliter le dialogue et la participation sans exclusions".

Lors de son voyage, ce pape très politique aura également des entretiens avec Evo Morales (Bolivie), autre président progressiste catholique, mais aussi avec le conservateur Horacio Cartes (Paraguay) et plusieurs autres dirigeants, dont la présidente argentine Cristina Kirchner.

Plusieurs moments particulièrement forts sont attendus au cours de la semaine. François se rendra notamment dans une des prisons de haute sécurité les plus tristement célèbres du continent, la prison Palmasola près de Santa Cruz, en Bolivie


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