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Miss France : une malédiction tahitienne ?

dimanche 7 décembre 2014

Miss Tahiti a terminé 1re dauphine de Miss France, samedi soir. C’est la troisième année consécutive qu’elle arrive à la deuxième place du concours.

Samedi soir, Miss Tahiti est montée sur la deuxième place du podium du concours Miss France, pour la troisième année consécutive. Une malédiction qui a fait beaucoup réagir en Polynésie française, collectivité d’outre-mer friande de concours de beauté. Après Hinarani de Longeaux, battue par Marine Lorphelin en 2012, Mehiata Riaria, battue par Flora Coquerel en 2013, Hinarere Taputu a elle aussi été élue première dauphine de la nouvelle Miss France, Camille Cerf.

En 2012 et 2013, la polémique avait surtout porté sur la capacité des serveurs à absorber les nombreux votes venus de Polynésie française. Selon les internautes, si tous les votes avaient été pris en compte, Mehiata Riaria aurait notamment été Miss France en 2013. Selon le gouvernement local, plus de 122 000 votes de Polynésiens n’avaient pas été comptabilisés par le serveur de TF1, qui était saturé. Le règlement du concours Miss France prévoit que les "dysfonctionnements des réseaux et des systèmes" ne peuvent entraîner "aucune réclamation".

"C’est truqué"

Cette année, le récapitulatif des résultats montre que le jury a placé Camille Cerf et Hinarere Taputu à égalité, et que c’est le vote du public qui a fait gagner la métropolitaine. Sur les réseaux sociaux, les Polynésiens ont souligné la différence de soutiens potentiels de ces deux Miss : "Quatre millions d’habitants dans le Nord-Pas-de-Calais, 280 000 en Polynésie, comment tu veux qu’on gagne ?" s’interroge ainsi Moea. "Faut arrêter là, c’est toujours à un point près, c’est truqué", soupçonne Teva. "Hey, le comité Miss France, une fois ça va, deux fois... Mais trois fois, c’est trop !" renchérit Yohan.

Les Polynésiens sont presque unanimes pour féliciter Hinarere Taputu pour sa place de première dauphine. Certains soupçonnent les métropolitains de racisme envers l’outre-mer, d’autres égratignent la Miss France élue : "Une belle Tahitienne naturelle battue par une statue du musée Grévin, on aura tout vu !" s’indigne Vairea. Quelques-uns soupçonnent toujours un complot contre la Polynésie : "Ça coûterait trop cher à la production d’organiser l’élection à Tahiti si on gagnait, sans compter le décalage horaire", croit savoir Tehau. "Miss Tahiti, la Poulidor des Miss France", conclut avec humour Florent.
Un titre prestigieux

La Polynésie française se passionne pour ces concours de beauté. Miss Tahiti est le titre local le plus prestigieux, mais il existe aussi une Miss Dragon (pour les jeunes filles d’origine chinoise), une Miss Popa’a (pour celles d’origine métropolitaine), une Miss Vahinetane (pour les transsexuelles) et même des élections pour représenter certaines marques, communes, quartiers ou établissements scolaires.

Hinarere Taputu a reçu les félicitations officielles du président de la Polynésie française, Édouard Fritch, pour ce titre de première dauphine.

Une victoire à Miss France aurait redonné le moral à une Polynésie frappée depuis dix ans par une crise économique, et depuis deux mois par une épidémie de chikungunya qui a déjà affecté près de 27 000 personnes et tué 5 patients.


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