Musique : Papa Wemba, roi de la rumba congolaise, tire sa révérence
La star Papa Wemba, 66 ans, vient de disparaître, après un malaise survenu à Abidjan sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua).
L’information a été donnée par le principal organisateur du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), Salif Traoré, dit A’Salfo, leader du groupe ivoirien Magic System. Le décès de la star congolaise est survenu quelque 20 minutes après qu’il a chanté trois morceaux de son riche répertoire. Considéré comme le roi de la rumba, Papa Wemba, de son vrai nom Jules Shungu Wembadio Pene Kikumba, a en effet été victime d’un malaise et est décédé à son arrivée à l’hôpital d’Abidjan. Selon les témoins, la star est sortie de scène consciente, mais très affectée. « Il a été pris en charge par des équipes de secours et transféré vers l’hôpital le plus proche », ont-ils expliqué.
Un long chemin de rumba
Né en 1949, Papa Wemba a été le fondateur du label et du groupe Viva la Musica, en 1977, avec lequel il a aligné les tubes : « Analengo », en 1980, son premier succès connu à travers tout le continent, « Maria Valencia » ou encore « Yolele ». À l’image de Youssou Ndour, c’est Peter Gabriel qui l’a fait mondialement connaître en lui proposant de passer en première partie de ses concerts. Entre-temps, ce natif du Kasaï-Oriental a littéralement donné une autre dimension à la rumba congolaise avec le groupe Zaïko Langa Langa. À son actif, il faut noter qu’il a poussé sur le devant de la scène d’autres chanteurs et musiciens par exemple le très populaire Koffi Olomidé.
D’autres cordes à son arc
À côté de la musique, il a contribué à mieux faire connaître la fameuse Sape congolaise, à savoir la Société des ambianceurs et personnes élégantes. Il en a été une figure dominante. Faut-il le rappeler, ce mouvement, né au Congo-Brazzaville, est d’abord une expression à travers une mode vestimentaire, mais aussi un art de vivre dont sa chanson « Matebu » est devenue un emblème. Musicien, sapeur, Papa Wemba était également un acteur. Il avait ainsi joué dans le film franco-zaïrois La vie est belle, « dédié aux habitants de Kinshasa », disait-il.
