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Netanyahu recevra Trump le 28 décembre

mercredi 9 décembre 2015

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu recevra le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump le 28 décembre malgré l’indignation soulevée, y compris en Israël, par ses propos sur les musulmans.

Plus de 30 députés, sur 120, ont adressé une lettre à M. Netanyahu pour lui demander de ne pas recevoir M. Trump et de condamner ses paroles, a indiqué sur Twitter Michal Rozin, membre du parti de gauche Meretz, à l’origine de l’initiative.

Deux des signataires sont membres de la fragile majorité de droite de M. Netanyahu, ont rapporté les médias.

La rencontre "a été programmée il y a deux semaines", avant la polémique donc, a dit un responsable gouvernemental sous le couvert de l’anonymat. M. Netanyahu rencontrera tous les candidats, quel que soit leur parti, qui viendront en Israël et en exprimeront le souhait, a-t-il ajouté.

Un autre candidat à l’investiture républicaine, Ben Carson, a aussi exprimé son intention de se rendre en Israël.

M. Trump a provoqué un tollé international en proposant de fermer les frontières des Etats-Unis aux musulmans.

La visite du milliardaire, qui serait son premier voyage à l’étranger en tant que candidat, s’annonce controversée dans un pays où vivent plus d’un million de musulmans (sur une population totale de 8 millions) selon les statistiques officielles, et où les sensibilités aux questions d’appartenance ethnique ou religieuse sont vives.

- Trump, le "néo-nazi" -

"Ceux qui se réjouissent des propos de Trump ne connaissent pas assez bien l’histoire juive pour comprendre ce qui advient quand nous nous engageons sur la voie de la haine envers les étrangers, du mépris des lois et de la discrimination religieuse", a écrit le député centriste et ancien ministre Yaïr Lapid (opposition) sur Facebook.

Le député arabe Ahmed Tibi a dit avoir demandé au président du Parlement "d’interdire à ce néo-nazi de Trump et à tous les autres Trump de la terre de mettre les pieds à la Knesset". Il n’a cependant jamais été question que M. Trump se rende au Parlement israélien.

M. Netanyahu avait lui-même suscité une levée de boucliers par des propos sur les Arabes israéliens (les descendants des Palestiniens de 1948 ayant la nationalité israélienne) le jour des législatives le 17 mars 2015.

M. Netanyahu avait brandi le spectre d’électeurs arabes acheminés "en masse" jusqu’aux bureaux de vote. Cette déclaration avait choqué jusqu’au président démocrate américain Barack Obama qui les avait réprouvés sur un ton vif. M. Netanyahu a dit depuis regretter ces paroles.

La visite de M. Trump illustre les rapports politiques entre les deux grands alliés stratégiques israélien et américain et l’attention particulière portée en Israël à la présidentielle américaine.

M. Netanyahu avait été critiqué pour son soutien perçu comme à peine voilé au candidat républicain Mitt Romney contre M. Obama à la présidentielle de 2012.

- Israël, étape de la campagne -

En mars 2015, l’administration Obama avait ressenti comme une ingérence exceptionnelle dans la politique américaine le discours prononcé par M. Netanyahu devant le Congrès contre un accord avec l’Iran sur les activités nucléaires de la République islamique.

Les relations entre les deux gouvernements ont connu en 2015 une de leurs crises les plus graves et les commentateurs israéliens soulignent abondamment que M. Netanyahu ne sera pas fâché de voir partir M. Obama.

Israël est une étape étrangère privilégiée pour les candidats à la Maison Blanche, à la fois pour rehausser leur stature diplomatique et affirmer à l’attention de l’électorat américain leur soutien à l’allié israélien.

Ce soutien est une affaire particulièrement entendue chez les républicains. M. Trump avait annoncé son prochain voyage en Israël lors d’un forum organisé par la Coalition juive républicaine, une organisation financée par le magnat Sheldon Adelson, soutien notoire de M. Netanyahu.

Les propos de M. Trump, jouant sur des clichés sur les juifs, avaient fait froncer le sourcil à certains en Israël. Les autres prétendants républicains à la tribune avaient témoigné de leur fidélité à la cause israélienne, et promis d’annuler l’accord nucléaire avec l’Iran.


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