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Nucléaire iranien : un accord-cadre trouvé à Lausanne

jeudi 2 avril 2015

Les grandes puissances et l’Iran se sont mis d’accord jeudi 2 avril les « paramètres clés » qui serviront de cadre à un accord définitif sur la poursuite du programme nucléaire iranien, texte qui doit désormais être rédigé d’ici au 30 juin.

Après huit jours de discussions à l’hôtel Beau Rivage de Lausanne, les négociateurs ont annoncé cet accord « historique » sur Twitter peu avant la déclaration commune du chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et de la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, qui coordonne le dossier pour le groupe des « 5+1 » (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne). M. Zarif et, à Téhéran, le président iranien, Hassan Rohani, ont été parmi les premiers à s’exprimer.

Les pays du « 5 + 1 » et l’Iran ont « maintenant les paramètres » pour résoudre les principales questions, a confirmé le secrétaire d’Etat américain, John Kerry. De la Maison Blanche, le président Obama a salué un accord « historique ».

6 000 centrifugeuses resteraient en activité

Les négociateurs ont dévoilé plus de détails sur cet accord que les observateurs n’en attendaient. L’Iran a accepté de réduire des deux tiers le nombre de ses centrifugeuses, les machines servant à transformer l’uranium qui, enrichi à 90 %, sert à la fabrication d’une bombe. Téhéran maintiendrait 6 000 centrifugeuses en activité (contre 10 000 actuellement).

Voir aussi l’infographie : Pourquoi le nucléaire iranien inquiète-t-il autant ?

D’après un texte diffusé par la Maison Blanche, quelque 5 000 centrifugeuses tourneraient encore sur le site de Natanz, soit la moitié de son parc actuel. Téhéran aurait également accepté de ne plus enrichir d’uranium pendant au moins 15 ans dans le site de Fordo, enfoui sous la montagne et de ce fait impossible à détruire par une action militaire. Le site exploitera un programme à des fins médicales. Le réacteur d’Arak, dont l’Occident craint qu’il puisse produire du plutonium servant à la fabrication d’une bombe, verrait sa production limitée.

Sur la très délicate question de la levée des sanctions, l’accord prévoit que les mesures unilatérales américaines et européennes seront suspendues dès que le respect de ses engagements par l’Iran aura été certifié par l’AIEA, l’Agence internationale de l’Energie atomique. Elles seront rétablies si l’accord n’est pas appliqué. Les résolutions de l’ONU seront levées dès que l’Iran respectera tous les points clés de l’accord. Un tel appareil de mesures, mises en place depuis des années, est long et complexe à effacer.

Tout accord final devra enfin être endossé par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui a lui même voté plusieurs trains de sanctions contre le pays depuis 2003.

Lire aussi (édition abonnés) : La levée des sanctions à l’ONU, principale pomme de discorde

Le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, a rappelé qu’il s’agissait d’un « accord d’étape, qui comporte des avancées positives, incontestables, mais il reste encore du travail à faire ». De nombreux détails techniques doivent encore être négociés jusqu’en juin, qui ne relèvent pas seulement de l’ingénierie mais exigent une négociation politique.

En Israël, le premier ministre fraîchement réélu, Benyamin Nétanyahou, avait exigé peu avant l’annonce que tout accord « rédui[se] considérablement les capacités nucléaires de l’Iran et stoppe son terrorisme et ses agressions ».


Les enjeux de l'accord sur le nucléaire iranien by lemondefr
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