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Porte-hélicoptères Mistral : accord entre la France et la Russie

mercredi 5 août 2015

La France et la Russie sont finalement parvenues à un accord sur le dossier des navires Mistral. Paris récupérera la "pleine propriété" après avoir "intégralement" remboursé Moscou.

La France et la Russie sont finalement parvenues à un accord sur l’épineux dossier des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral, dont Paris récupérera la "pleine propriété" après avoir "intégralement" remboursé Moscou. La Russie sera "exclusivement et intégralement remboursée des sommes avancées au titre du contrat" et "les équipements russes qui ont été installés sur les bâtiments seront restitués", tandis que la France "aura la pleine propriété et la libre disposition des deux bâtiments", a annoncé l’Elysée mercredi soir.

Cet accord met fin à huit mois d’intenses négociations entre Paris et Moscou sur la non-livraison de ces deux bâtiments de guerre. Le premier des deux Mistral, le Vladivostok, devait être initialement remis à Moscou à la mi-novembre 2014, tandis que le second, le Sébastopol, devait théoriquement être livré à la Russie à l’automne 2015. Les discussions avaient commencé après la décision prise par Paris fin novembre de reporter "jusqu’à nouvel ordre" la livraison du Vladivostok, alors que les Occidentaux multipliaient les sanctions contre la Russie, qu’ils accusent de soutenir les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, ce que Moscou dément.

Un dossier clos

Selon l’Elysée, le président François Hollande et son homologue russe Vladimir Poutine en personne "se sont entretenus (mercredi) après-midi afin de confirmer que la France et la Russie sont parvenues à un accord pour mettre un terme au contrat signé en 2011 qui prévoyait la livraison de deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral". Le contrat de vente des Mistral avait été conclu en juin 2011 sous la présidence de Nicolas Sarkozy et évalué à près de 1,2 milliard d’euros. Construits aux chantiers STX de Saint-Nazaire et DCNS, ces navires de guerre polyvalents peuvent transporter des hélicoptères, des chars ou des chalands de débarquement et accueillir un état-major embarqué ou un hôpital.

Ce contentieux entre la France et la Russie avait placé la présidence française dans une situation inconfortable, tiraillée entre les intérêts économiques en jeu et sa volonté de pousser la Russie à infléchir sa position dans la crise ukrainienne. A l’issue de leur conversation, François Hollande et Vladimir Poutine "se sont félicités du climat de partenariat amical et ouvert qui a marqué les négociations" et "se sont accordés sur le fait que, désormais, ce dossier était clos", toujours selon l’Elysée. Même discours au Kremlin, qui a annoncé que "Moscou considèr(ait) l’affaire desMistral comme complètement réglée" après "la décision d’annuler le contrat".

Quel remboursement ?

Cette affaire empoisonnait les relations franco-russes et donnait lieu à une guerre des nerfs entre les deux capitales, dont les discussions achoppaient notamment sur la question du montant du remboursement. Les autorités russes jugeaient que la somme suggérée par la France était insuffisante : Paris proposait de rembourser 785 millions d’euros d’avances déjà perçues de Moscou, mais la Russie chiffrait le préjudice subi à près de 1,163 milliard d’euros.
Pour justifier cette différence, Moscou mettait en avant les sommes dépensées pour la formation des 400 marins qui devaient constituer l’équipage des Mistral, la construction d’infrastructures spéciales à Vladivostok (Extrême-Orient russe), où devait être basé le premier Mistral, et la fabrication de quatre hélicoptères de combat. La France a déjà remboursé les avances payées pour les navires Mistral, selon Moscou. C’est finalement l’hypothèse avancée par Paris qui semble avoir été retenue, puisque le communiqué de l’Elysée précise bien que le remboursement concerne "exclusivement" les "sommes avancées au titre du contrat".


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