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Religions pour la paix dénonce des actes de violence contre des religieux

jeudi 12 mars 2015

Plus d’une cinquantaine d’attaques (cambriolages, bastonnades et meurtres) perpétrées contre des communautés religieuses ont été recensées par la plateforme interreligieuse Religions pour la paix Haïti (RPPH), depuis novembre 2014. Offusquée, la RPPH tire la sonnette d’alarme pour dénoncer ces actes qu’elle qualifie de barbares et pour appeler les autorités à assumer leurs responsabilités en vue de garantir un climat de paix dans le pays.

Les représentants de la plateforme interreligieuse, « Religions pour la paix », ont élevé la voix, ce mercredi, pour dénoncer des actes de violence perpétrés, ces derniers mois, contre des membres du secteur religieux dans le pays. Selon Mgr Pierre André Dumas, plus de 50 résidences de religieux ont été attaquées par des bandits depuis le mois de novembre 2014. D’après le prélat, il s’agit d’« actes barbares, abjects, odieux contre la dignité de la personne humaine. »

« Ce sont des attaques ciblées, répétées et sans motif, a affirmé Mgr Dumas au local de la Conférence haïtienne des religieux à Turgeau. C’en est trop ! (…) Ces actes sont indignes d’un pays comme Haïti, qui a beaucoup contribué à donner une autre extension aux droits humains », a-t-il avancé, appelant, en ce sens, les autorités à diligenter une enquête pour trouver les responsables de ces actes et à assumer leurs responsabilités.

De son côté, le révérend pasteur Clermont Joseph estime que ce ne sont pas uniquement les crimes commis contre les religieux qui sont révoltants, invitant par conséquent croyants et non-croyants à s’unir pour lutter contre la violence qui sévit dans le pays, ces derniers jours.

Selon le représentant du secteur musulman, Abou Jahman, ce genre d’attaques contre des religieux est nouveau en Haïti, pensant qu’il faut tout faire pour l’éliminer afin d’éviter que le pays ne sombre davantage dans le chaos. « Lorsqu’on commence à attaquer des choses qui étaient très respectées dans une société, c’est une porte qui est ouverte sur tous les dangers, poursuit l’Imam. C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarme pour alerter les autorités et la population en général afin qu’elles prennent les dispositions nécessaires pour éviter cette situation. »

« Depuis quelque temps, nous constatons une banalisation du sacré, de la violence et de la mort dans le pays », a pour sa part indiqué le représentant du secteur anglican, Mgr Ogé Beauvoir. « Ces derniers actes sont le symptôme de l’état actuel du pays rongé par une crise sociétale en profondeur », croit savoir Ogé Beauvoir, estimant qu’il est temps de poser la base de la refondation de la nation.

La représentante du secteur vaudou, Euvonie Auguste, a, quant à elle, déploré cette tendance à profaner et à banaliser les lieux sacrés dans le pays. De l’avis de la prêtresse de vaudou, tout est en danger dans le pays, estimant que « même Dieu n’est pas épargné. » Plus loin, Mme Auguste a fait remarquer que si le phénomène de la violence a la vie dure en Haïti, c’est, à son avis, parce que les autorités n’ont jamais pris les mesures appropriées pour l’enrayer. « Nous devons nous asseoir autour d’une seule table pour trouver la meilleure formule afin d’éradiquer ce phénomène qui projette une mauvaise image du pays », a-t-elle préconisé.

AUTEUR

Bertrand Mercéus

mbertrand@lenouvelliste.com


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