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Résolution palestinienne à l’ONU : les négociations prendront du temps

jeudi 18 décembre 2014

Après le dépôt d’un projet palestinien de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU, les Européens et la Jordanie s’efforcent toujours de réunir un consensus mais ces tractations prendront du temps, ont indiqué jeudi des diplomates.

Ceux-ci ne s’attendent pas à ce que les discussions sur cette résolution aboutissent avant la fin de l’année.

Mercredi, la Jordanie, seul pays arabe au Conseil, a présenté un texte palestinien qui réclame un accord de paix global avec Israël dans un délai de douze mois et le retrait israélien des Territoires occupés avant la fin 2017. Les Palestiniens se disent cependant prêts à l’amender pour échapper à un veto américain.

"Cela prendra du temps", a déclaré l’ambassadrice jordanienne Dina Kawar à des journalistes.

"Il n’y a pas de consensus sur ce texte en l’état, et donc il y a du travail", renchérit un diplomate du Conseil. "Notre objectif est de parvenir à un consensus, d’avoir un texte sur lequel tout le monde est d’accord".

"Nous continuons notre démarche pour parvenir à un texte européen consensuel et nous allons voir si nous progressons", explique un diplomate européen qui ne prévoit "pas un rythme effréné" pour ces négociations.

La France, le Royaume-Uni et la Jordanie s’efforcent depuis des semaines de mettre au point un projet de résolution acceptable pour Washington.

Les délais fixés par les Palestiniens dans leur texte sont inacceptables pour les Etats-Unis, qui refusent de lier les mains de leur allié israélien.

Le département d’Etat a confirmé jeudi que les Etats-Unis ne soutiendraient pas en l’état la résolution palestinienne soumise mercredi. Washington a affirmé que "les Palestiniens comprenaient" son objection.

La Ligue Arabe a dit jeudi "espérer" que les Etats-Unis n’utiliseraient pas leur veto.

Les Etats-Unis ont échoué à relancer en avril les négociations directes entre Israël et les Palestiniens, et la récente tournée diplomatique de leur chef de la diplomatie John Kerry n’a pas abouti à une percée.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne pour les élections anticipées du 17 mars, a rejeté une nouvelle fois jeudi tout ultimatum.

Israël n’acceptera "jamais les diktats unilatéraux", a-t-il affirmé, tandis que son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman qualifiait la démarche palestinienne de "gadget".

Le Conseil de sécurité n’a pas pris position sur ce dossier depuis 2009.

"Les Palestiniens veulent aller de l’avant rapidement mais franchement nous ne sommes pas sûrs que ce soit une bonne idée avant les élections israéliennes de mars", a souligné un diplomate occidental.

Selon des sources diplomatiques à l’ONU, les Palestiniens pourraient accepter de faire preuve de patience s’ils obtiennent des assurances qu’après le scrutin, Israël gèlera la construction de colonies afin de faciliter des négociations.

18/12/2014 21:19:08 - Nations unies (Etats-Unis) (AFP) - © 2014 AFP


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