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SOS Journalistes et la CIAPEAJ dénoncent l’assassinat d’un témoin clé dans le dossier Jean Dominique

mardi 3 mars 2015

Le Secrétariat général de SOS Journalistes et la Commission Indépendante d’Appui aux Enquêtes relatives aux Assassinats de Journalistes (CIAPEAJ) dénoncent et condamnent de la manière la plus énergique un assassinat évidemment planifié, perpétré à l’encontre d’un témoin clé dans l’assassinat, le 3 avril 2000, du plus célèbre journaliste et commentateur politique haïtien, Jean Léopold Dominique.

Oriel Jean, abattu dans la zone de Delmas dans l’après-midi du 2 mars, a constamment été l’objet de menaces de mort de la part d’individus proches de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide qu’il avait accusé d’être le commanditaire de l’assassinat de Jean Dominique.

Selon un communiqué conjoint de ces deux associations, les menaces de mort étaient tellement directes que SOS Journalistes et la CIAPEAJ avaient dû intervenir auprès des autorités compétentes pour solliciter et obtenir une protection particulière pour Oriel Jean qui avait toujours exprimé sa disposition et son engagement à témoigner devant le tribunal criminel lors du jugement de l’affaire Jean Dominique.

En tant qu’ancien chef de sécurité de Jean-Bertrand Aristide au lendemain de l’expiration de son premier mandat présidentiel, Oriel Jean avait affirmé être en possession d’importantes informations sur le comportement d’Aristide et les instructions de ce dernier aurait passées à l’ancienne Sénatrice, Mirlande Libérus, pour que tout soit mis en œuvre pour "fermer la bouche à Jean Dominique" dont les critiques acerbes et virulentes étaient de plus en plus dirigées vers l’ancien président Aristide qui se préparait à briguer un nouveau mandat présidentiel.

Une source proche de la police, lors d’une conversation sur la question avec SOS Journalistes et la Commission travaillant sur les cas des journalistes assassinés, a favorisé la thèse d’un assassinat qui n’aurait rien à voir avec le fait qu’Oriel Jean aurait été préalablement dans une banque.

Cet assassinat, qui vient s’ajouter à d’autres éliminations de témoins déterminants et gênants dans l’affaires Jean Dominique, constitue un coup dur pour le dossier qui se trouve aujourd’hui au niveau de la Cour de Cassation, après que certains proches d’Aristide, dont Mirlande Libérus, désignés, il y a plus d’un an, par le juge Ivickel Dabrézil comme auteurs intellectuels ou matériels du crime, aient récusé l’ensemble des juges de la Cour d’Appel, dans le cadre d’une manœuvre dilatoire.

SOS Journalistes et la Commission qui travaille sur les cas des journalistes assassinés, la CIAPEAJ, apprécient la diligence avec laquelle la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a initié l’enquête sur l’assassinat d’Oriel Jean et le déploiement d’un important nombre d’agents qui se sont lancés aux trousses des assassins de ce témoin clé.

SOS Journalistes et la CIAPEAJ appellent les autorités compétentes et toute la société en générale à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’assurer que le double assassinat, le 3 avril 2000, du journaliste Jean Dominique et de son gardien Jean-Claude Louissaint, ainsi que l’assassinat d’Oriel Jean, ne restent pas impunis.

EJ/Radio Métropole Haïti


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