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Inondations en Inde et Pakistan : colère contre la lenteur des secours

mercredi 10 septembre 2014

La colère montait mercredi contre la lenteur des secours au Cachemire indien où des centaines de milliers de personnes sont toujours bloquées par les inondations qui ont déferlé en fin de semaine passée en Inde et au Pakistan.

De nombreux quartiers de Srinagar, principale ville du Cachemire indien, sont toujours coupés du monde plusieurs jours après les crues et habitants comme sauveteurs critiquaient l’absence sur le terrain du gouvernement de l’Etat, qui a reconnu avoir été débordé.

Un responsable des secours a ainsi été blessé en début de semaine par des habitants furieux, selon les autorités.

"Une foule agressive" a tenté d’attaquer un bateau de sauvetage, blessant ce responsable, a dit le directeur général de la National Disaster Response Force, O.P. Singh, à la chaine NDTV.

Au moment où des milliers de soldats et de secouristes intensifient leurs efforts pour récupérer les rescapés de ces inondations dans la vallée du Cachemire, côté indien, le chef de l’exécutif de la région a jugé que la colère des habitants était compréhensible.

"Nous avons vraiment été débordés. Nous avons été dépassés par l’ampleur du problème", a admis Omar Abdulla, qui dirige le gouvernement du Jammu et Cachemire, sur la chaine CNN-IBN.

"Nous avons été empêchés de répondre aux besoins de la population parce que nous ne pouvions atteindre ces zones. De larges parties de la ville (Srinagar) étaient impossibles à atteindre, même en bateau".

"Je comprends leur colère et je ne leur en veux pas. Ils ont connu des moments très difficiles", a-t-il ajouté.

Plus de 200 personnes sont mortes dans ces inondations côté indien tandis qu’au Pakistan, les pluies torrentielles ont fait au moins 256 morts et ravagé des centaines de villages, selon les autorités.

- "Où est ma maman ?" -

Sur une route de Srinagar, des centaines de rescapés épuisés marchent vers un camp de l’armée, en quête de nourriture et d’eau.

Salim Nabi, sa femme et ses deux fils se sont posés sur cette route depuis plusieurs jours, abrités sous une pauvre bâche en plastique en attendant le reflux des eaux.

"La situation est absolument pathétique. Nous nous demandons pourquoi nous avons voté pour le gouvernement de cet Etat qui ne fait absolument rien", dit-il à l’AFP.

De son côté, Abdul Ahad Tantray s’occupe de sa petite-fille de trois ans depuis plusieurs jours, confiée par sa fille à un voisin avant qu’elle ne se retrouve elle-même coincée.

Sans nouvelle de sa fille, il se dit démuni. "Elle pleure sa maman, demande +où est ma maman ?+", raconte-t-il.

Un responsable de l’armée sur place, Dinesh Singh, juge que l’absence des autorités de l’Etat sur le terrain rend plus difficiles les efforts des militaires et des secours civils.

"Le principal problème est l’absence du gouvernement de l’Etat", a dit Singh à l’AFP. "Nous avons besoin d’eux pour prendre en charge la foule et aider à la coordination sur l’envoi des bateaux" de secours.

Plus de 400.000 personnes sont toujours bloquées, selon les autorités tandis que 76.800 personnes ont été récupérées.

Au Pakistan, la situation était particulièrement critique mercredi dans la ville de Jhang.

"Toutes nos maisons ont été emportées par les inondations. IL ne nous reste plus rien. Nous vivons maintenant sur la route", y regrettait Sakina Bibi. "Et nous n’avons rien mangé depuis quatre jours", a renchéri Asad Ali Sher, un homme affecté par les inondations à Jhang.

Un haut responsable du gouvernement provincial du Penjab a indiqué à l’AFP que la seule façon de sauver Jhang était d’ouvrir une brèche dans les remblais afin de détourner les eaux en direction de cette ville vers des terres agricoles avoisinantes.

"Une brèche est la seule façon de sauver des vies et des habitations à Jhang", a déclaré ce responsable requérant l’anonymat, précisant qu’environ 200 villages agricoles allaient être affectés par cette mesure


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