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Ecosse : Cameron à Edimbourg pour mener la bataille du "non" à l’indépendance

mercredi 10 septembre 2014

Cameron, Clegg, Miliband : les dirigeants des trois grands partis britanniques débarquaient mercredi en Ecosse à huit jours d’un référendum d’indépendance historique, dans l’espoir d’empêcher la catastrophe que représenterait selon eux la victoire du oui et l’éclatement du Royaume-Uni.

Ce déplacement a été annoncé en urgence mardi deux jours après la publication d’un sondage donnant pour la première fois le oui en tête des intentions de vote.

Le programme du Premier ministre, David Cameron, a été toutefois tenu secret, ses services s’inquiétant vraisemblablement des mouvements d’humeur des partisans du oui à l’indépendance de la région.

M. Cameron était accompagné à Edimbourg du leader du parti libéral-démocrate, Nick Clegg, son allié au sein du gouvernement, mais également de son adversaire travailliste, Ed Miliband, chef de l’opposition.

Les trois hommes ne devaient pas toutefois apparaître ensemble, les travaillistes ayant refusé d’être présents au côté de M. Cameron, impopulaire dans la région, a souligné le Guardian.

"Nous sommes d’accord pour nous battre pour la même cause, mais chacun de notre côté", a déclaré dans le quotidien britannique une source travailliste.

Le Premier ministre écossais, Alex Salmond, s’est moqué de la mobilisation tardive de ses adversaires, mercredi matin. Elle montre selon lui que "l’élite de Westminster est dans un état de panique absolue, au moment où le sol écossais se dérobe sous ses pieds".

Une partie de la presse raillait par ailleurs ce tir groupé des trois dirigeants politiques, le Sun les présentant dans un montage photo affublés de kilts dans une tentative désespérée de gagner à leur cause les partisans du oui.

Ce déplacement à Édimbourg constitue de fait une des interventions les plus significatives de M. Cameron dans la campagne et illustre la pression grandissante sur les épaules du dirigeant conservateur.

M. Cameron a précédé sa visite en terre écossaise d’une tribune alarmiste publiée dans le quotidien Daily Mail, dans laquelle il appelle les électeurs à peser soigneusement les conséquences d’une victoire du oui au référendum du 18 septembre.

- Elizabeth II restera impartiale -

"Le Royaume-Uni est un grand pays, et spécial. C’est ce qui est en jeu. Donc ne laissons aucun doute aux Écossais : nous voulons désespérément que vous restiez, nous ne voulons pas que cette famille de nations se déchire", écrit-il.

"Si le Royaume-Uni éclate, il éclate pour toujours. Le choix qui vous est offert est donc clair : un saut dans l’inconnu avec le oui, ou un avenir meilleur pour l’Écosse avec le non, plaide-t-il.

Le Premier ministre conservateur ajoute qu’en votant non, les Écossais resteraient dans l’union, mais avec des compétences renforcées pour le parlement d’Edimbourg en termes de capacités d’emprunt, d’impôt et de dépenses.

Acculé, M. Cameron pourrait-il demander à la monarchie d’intervenir, comme l’écrivent les médias britanniques ? L’hypothèse a été balayée par Buckingham Palace.

"L’impartialité constitutionnelle de la souveraineté est un principe établi de notre démocratie, et la reine l’a démontré tout au long de son règne. Selon ce principe, le monarque est au-dessus de la politique et les responsables au gouvernement ont pour devoir de faire en sorte que cela reste le cas", a souligné un porte-parole de Buckingham Palace.

De récents sondages ont montré une baisse importante des intentions de vote unionistes par rapport au mois dernier, mettant les deux camps au coude-à-coude.

Selon certains médias, le chef du gouvernement pourrait être contraint à la démission par les frondeurs de son parti s’il ne parvenait pas à empêcher l’Écosse de quitter l’union.

Signe du climat d’inquiétude inspiré par l’éventuelle victoire du oui, la Bourse de Londres a entamé la séance de mercredi en baisse de 0,31%.


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